mercredi 4 juillet 2012

Nouvelles de Juillet 2012

02 - Soirée à Etretat pour l'anniversaire de N. Il fait doux et il est très agréable de marcher un peu, en famille, élargie, le long de la mer après un dîner agréable. Il y avait bien longtemps que je ne m'étais senti aussi heureux que cela ; sans doute parce que cet état était, en ces instants précis, partagé de tous. 
03 - Achève la lecture d'un livre très tendre sur "Le Paraïs" et Jean Giono. Achève les corrections de "Dernière Station" pour le collectif. Comme toujours je retrouve des scories, doute de tournures et tout à l'avenant. 
04 - Epuisé ! N. à deux propositions pour l'an prochain. Sommes soulagés et contents pour elle. Avoir le choix est toujours plus agréable que de devoir choisir par défaut. Cependant, il va falloir revoir l'économie familiale pour les années à venir. Vendredi prochain l'année sera close avec les résultats de J. D'ici là...
Carte de Renée aujourd'hui, elle a fait un AVC. Elle ne parle plus ! Elle termine par ce mot : patience !!! ? Et soudain ce mot que suivent tous ces signes de ponctuation me fait froid dans le dos.
06 - Crise de coliques néphrétiques (une première qui je l'espère le restera) Urgences Monod. Morphine. Seul truc bien cela m'a pris à la maison. Quelques minutes avant j'étais au volant.
J. a son Bac. ML me disait qu'elle pleurait et riait en même temps après avoir pris connaissance des résultats. Je suis très heureux pour elle.
07 - Il y a tout juste un an mourrait Jorge Semprun
10 - N. est partie en Sologne et H. en Crète ... Nous voici dont tous les deux ML et moi, à qui sera le plus fatigué. Aucune force, ni pour lire, ni pour écriture ; et un froid qui m'envahit de toute part.  Reçu ce matin un appel d' Emmanuel Golfin, sympathique mais que j'ai dû abréger faute de résistance, ne pense qu'à une chose : Dormir.
10 - Ce matin moins mal ! Déjà une avancée ! Je veux faire deux trois bricoles. Mais très vite l'impression de fatigue coktail médicaments et anti-dépresseur sans doute. Bref je "toupine" comme on dit par ici. En profite pour faire le point sur les manuscrits en lecture pour 2013 (selon moi) tout cela me semble assez équilibré : un ensemble de poèmes "La Vie Blanchit" un volume de nouvelles "Navaja, Dauphine & accessoires" et un court roman "La Cardela" (adressé ce jour, sans trop y croire, à R.D. car je comprendrai une défiance de sa part envers moi, mon investissement personnel quant au dernier livre que nous avons fait ensemble ayant été plus que faiblard (et c'est là litote) faute de temps . Mais je compte sur la qualité du texte pour le convaincre. Quelle prétention ! Et puis c'est un roman que diable ! Sur la musique, celle de Manuel de Falla ; un roman sur l'amour et la musique ; sur l'Espagne et la Musique ; sur la Gitane de Manuel la seule qui habite encore le coeur des femmes, de toutes les femmes amoureuses; et celui de l'Espagne ... Alors !... Sait-on jamais peut-être ceux-ci ou une partie d'entre eux verront-ils les fonds baptismaux d'un lectorat peu nombreux...
11 - Hier conversation avec JMC qui me dit avoir parlé de moi avec GR Je suis un peu honteux dans mon capharnaüm, ici, il existe un bel entretien entre GR et moi. Discussion que nous avions eue lors de sa venue au "Livre à Dire". A publier dès que retrouvé dans mon foutoir. Ce matin R. me répond qu'il va lire avec attention mon manuscrit." Qu'il ne le prenne que si l'écriture est irréprochable" voilà ce que je lui réponds. C'est quelqu'un de bien inutile de l'encombrer d'un livre qu'il ne pourrait où se saurait défendre. Ce matin examens, écographie, radio... Il semblerait que la "bête" soit toujours là, quelque part dans l'urtére et qu'en conséquence on pourrait remettre le couvert. Demain examens complémentaires et puis... Quoi qu'il en soit ce midi déjeuner avec le docteur L. rencontré à la sortie du labo, et comme il était midi passé...Nous sommes entrés chez J. pour déjeuner. Hormis la discussion intéressante autour de Zola, Maupassant et Hemingway, deux heures plus tard il ne m'en restait plus rien de tangible... dans l'estomac. Il est vrai que l'on m'a toujours appris qu'il est bon (et juste peut-être) de rendre ce que l'on prend. Une bonne action à mon actif cependant aujourd'hui, sauvé du pilon quelques Boulanger -3- (que j'avais déjà). Un Jean Guéhénno "La Mort des autres", "Mademoiselle B" de Maurice Pons et "L'empire des livres" de Pierre Bourgeade. Il est étonnant de voir comme on jette "bon" (comme l'on dirait gras)  par ces temps de disette intellectuelle et culturelle. Après les fast-food les fast livres nous n'en connaissons malheureusement que trop bien les menus titres, les titres phares qui ne sont plus même des quinquets.
En fin d'après-midi longue conversation au téléphone avec Frédéric-Jacques Temple. Nous parlons de tout et de rien. Il me dit la chaleur à Aujargues et les fins d'après-midi plus douces sous les arbres. J'aime cet homme pour sa simplicité. Je reparle de son dernier livre et il me dit H.Miller. Me donne quelques conseils de lecture pour aborder l'auteur. Par ses nouvelles me dit-il se qui me va tout à fait
Nuit du 11 au 12 : L'enfer ! Ce matin épuisé ! Plus d'anti-douleur !
Jeudi 12 au soir retour à la case départ, Urgences - mais pas les mêmes, il faut varier les plaisirs.
Vendredi, il faut intervenir, ça urge et ça s'infecte ! Donc acte !
Samedi, cerise sur le gâteau, lors du transfert de chambre perdu mes lunettes de vue. Incapable de lire pour passer le temps.
15 - Les trois derniers jours, trou noir. ML me rappelle des propos que j'ai tenu et dont je n'ai aucun souvenir. Giono (un roi sans divertissement) et Gadda (L'affreux pastis de la rue des merles) il faut toujours emmener des amis avec soi dans de tels voyages, restent désespérément à leurs places.
Cet enfermement m'est difficile à un point que je ne soupçonnais pas avant d'y être confronté
ML me fait la lecture de Tsukuski d'Aki Shimazaki. Comme en Ariège, il y a plus de vingt ans, lorsque assis dos à dos, nous nous faisions partager nos lectures, des passages de livres que nous étions en train de lire et que nous aimions. J'aime sa façon de lire alors qu'elle même la trouve "monocorde". ML s'en va prendre l'air. Vers 16 heures P et M passent, les bras chargés d'un magnifique rosier ancien. Nous le planterons bientôt dans le jardin. Symbole d'amitié ! Mentalement je le nomme : rosier-calcul. ML de retour loupe de peu ceux qui  viennent de partir. Dans le ciel bleu je suis des ailes volantes je ne puis m'empêcher de leur en vouloir.
A 17h, passage du médecin. Il m'annonce que je ne sortirai pas demain. Je m'en étais pourtant persuadé, oublieux simplement qu'ici je n'étais pas libre de mes décisions. Ma perfusion se bouche peu après. Obligé d'en faire une nouvelle alors qu'on devait me l'enlever aux premières heurs du lendemain. En refaire une, oui ! mais où ?Mes bras n'en peuvent plus, on ne trouve plus les veines "trop profondes" me dit l'infirmière, ajoutant "vous avez la peau dure" ce qui au cas présent - si c'était vrai - ne serait pas pour me déplaire tant elle les cherche dans mon bras avec ténacité. J'ai envie de le lui dire, mais si l'humour est une bonne chose, il est à manier avec délicatesse ; surtout lorsque c'est l'autre qui tient l'aiguille. Oui, l'humour a ses limites que la raison n'ignore pas  - sottise serait de le faire - en pareil situation 
L'équipe de nuit, la même que la nuit précédente. Le jeune infirmier, sympa et compétent avec qui nous avons parlé hier et qui m'a enlevé ma sonde (ça créer des liens) sans coup férir, ni frémir pour ma part.  Impossible de fermer l'oeil. Il passe pour changer une poche; et reste un moment discuter. Nous parlons de la Guerre d'Espagne. J'apprends ainsi qu'il se prénomme Antoine, je croyais que c'était Pierre.
Pourquoi pensé-je cette nuit à La Pension Cardela, cette hypothèse écrite autour de la gitane vieillissante de L'Amour Sorcier de Manuel de Falla. Son fantôme, sa survivance après la fin même  de cet amour. Peut-être parce qu'il me faut une compagne d'insomnie ; de dissolution dans le grand temps de la nuit.  Au matin à la fin de son service il passe me saluer, me laisse ses coordonnés comme  je lui avais proposé de le faire. Ajoute qu'il a été heureux de faire ma connaissance. Le plaisir est partagé, c'est avec joie que j'échangerai avec lui de nouveau si l'on se rencontrait... dans un autre lieu.
16 - (9h20) Pour la première fois depuis mon arrivée, je petit-déjeune avec sous les yeux un mur gris. Pourquoi pensé-je devant mon plateau (café noir peau décongelé et barquette de confiture d'abricot) à "ce continental" pris il y a bien des années dans le jardin d'hiver de l'Hôtel des prélats à Nancy ? Peut-être simplement parce que pour la première fois ce matin, je mange et me déplace sans gêne, sans entrave d'aucune sorte. Je prends ces quelques notes, avec sur le nez mes lunettes de soleil. Les autres ne sont pas réapparues. Face à moi, un flacon, où est enfermé l'objet du délit. Jusqu'à lors je ne savais pas qu'on pouvait haïr à ce point quelque chose de quatre millimètres. La haine, la douleur, la jouissance ne seraient finalement pas affaire de mesure ou démesure ; une affaire de circonstance, peut-être. En décrivant ces lignes, je me dis soudain, sans que cela n'ait de rapport évidemment, que le tirage de La Cardela ne devrait être que très restreint, pour ainsi dire à usage personnel (+ un exemplaire pour l'ami JPM qui en est le dédicataire.)
(12h50) Soudain, angoisse irraisonnée, elle me submerge. Peur de ne pas sortir, de rester ici ; que les derniers tests sanguins soient mauvais, qu'ils trouvent je ne sais quoi ! Effrayant ! Fou ! Je transpire, je suis moite, livide. Je déraisonne au sens propre. Peur sans fondement, panique qui vous vient du corps, ancienne, ancestrale. Comme seule peut en connaître une bête acculée. Je me demande comment font ceux que les soignants appellent entre eux : "les habitués". Ceux qui reviennent et reviennent encore, comme ce Monsieur H. - un proche "voisin" - qui semble si habitué aux lieux (et sans doute à ce point malappris) qu'il n'a plus aucun respect pour personne, personnels comme autres malades. Il est le roi en son royaume.
16h JBD appelle, je crois ne lui avoir jamais parlé aussi longtemps en une seule fois au téléphone depuis que nous nous connaissons
19h45 - Levée d'écrous je rentre à la maison avec ML
17 -" Maiiiiiiison !" Aujourd'hui je comprends cette exclamation culte du E.T. de Spielberg. Je me repose et finalement j'en ai encore plus besoin que je ne pensais, contrecoup de l'anesthésie générale sans doute. Constate aussi la validité de la cure d'amaigrissement par coliques interposées. Au courrier une lettre très aimable de Claude Serreau, je crains qu'il ne me prête des qualités que je n'ai pas mais ça fait du bien de s'entendre dire grosso modo qu'on écrit bien (surtout aujourd'hui). Un livre aussi "Ilarie Voronca le poète intégral" de Christophe Dauphin. En début d'après-midi, venue de Valou qui me fait fort plaisir, elle vient chercher mes papiers d'arrêt. Aujourd'hui ma mère à quatre-vingt ans.
18 - Conversation avec JMM qui m'annonce un "envoi". Il me parle des relations entre peintres, artistes... Comme ailleurs, partout, des paniers de crabes, des nasses. Voeckler passe les quatre cols des Pyrénées en tête à l'égal de Robic, devant la TV je m'occupe comme je peux . Il n'empêche, repensant à la conversation de tout à l'heure, je suis bien dans ma campagne. Fatigué sans doute, loin d'être un de ces "artiste (écrivains) dont on parlait tout à l'heure ; mais bien... Dans ce plaisir que me procure le fait de pouvoir écrire.
19 - Appel à Anne Marie, cela me fait fort plaisir de parler avec elle. Reçois le courrier promis hier par JMM. Une photo ! "Ne mérite-t-elle pas à elle seule une nouvelle" m'écrit-il au berso. Ce mêlerait-il de vouloir me faire écrire de nouveau ? ... Il est vrai que la photo... Je lui réponds : Bien reçu la photo ! ok pour tenter d'écrire quelque chose, une nouvelle. Quoi ?  Je ne sais pas. C'est eux (ce couple) Elle, peut-être qui me dira. Cette femme a des yeux qui parlent et se taisent tout ensemble. Etonnant ! Que cache-t-elle ? Que n'a-t-elle jamais osé dire ?... Par contre, pour l'instant trop crever pour écrire quoi que ce soit... Pas l'énergie ni les mots d'une histoire en tête. Mais je crois qu'elle me la soufflera Lola (c'est son prénom, tu le savais ?) Nous verrons !
Appel de JAG qui m'annonce que l'anthologie Bretagne-Bahia sortira en Octobre. Week-end de "lancement" à l'Université Rennes II les 12.13.14 de ce mois durant le colloque Jorge Amado. Nous serons donc en Bretagne et de retour dans mon université de départ. "De la vie lente" et "L'homme de peu" sont épuisés, moi aussi.
22 - H. rentre de Crète, bronzée et heureuse. Que demander de plus !
23 - Le fait de pouvoir "peu faire" a un bon côté, il me permets les corrections. Celles des pages me concernant dans l'Anthologie Traversée d'Océans entre autres. Encourageant : me suis remis à écrire. Commis une nouvelle suite à la photo de JMM.
24 - Coup de fil de JCC qui me dit que HD se désole de ne pas avoir de mes nouvelles. Au fil de la conversation je perçois surtout que chacun s'impatiente quant à la sortie des numéros à venir. Il y sont présents !
Etonnants ces poètes qui envoyant leurs textes sans même connaître la revue, voudraient qu'on leur réponde sitôt leur envoi réceptionné. Alors ils vous relancent sans plus d'intérêt pour ce que vous faites mais s'étonnant (légitiment pensent-t-ils) du délai, du dédain avec lesquels vous les traitez. Lorsque vous leur expliquer que vous faites un numéro à la fois - l'un après l'autre - il vous demande sans détour "quand paraîtra le suivant" persuadés qu'ils sont de leur talent et de leur bon droit ... Je me méfie de ces talents là ... Qui ne sont souvent que des emmerdeurs.
25 - Appel HD qui est dans une mauvaise passe. Heureux de m'entendre, moi aussi. Je le tiens au courant. Nous parlons un bon moment de choses et d'autres.
26 - On ne me l'avait encore jamais fait, après m'avoir dit qu'il publierait "Le Bestiaire Minuscule", nous avoir fait attendre Jacques et moi. PS m'informe ce matin qu'il ne le publiera pas "Je réduis la voilure" me dit-il. Que le vent l'emporte ! Quelques secondes après un autre éditeur me fait savoir par courriel qu'il n'a pas retrouvé trace d'un manuscrit : "Navaja, Dauphine & accessoires" que je lui ai adressé par le même moyen il y a quelques mois. Il s'en excuse et me demande de le lui envoyer de nouveau en septembre (pour cause d'estive) Nous verrons dont en septembre. Il y a des jours comme ça !... Demain hosto pour retirer ce qui reste à l'intérieur. Joyeuseté en perspective... Je redoute un peu (la douleur entre autres).
27 - Envoyé ce matin le BàT à l'imprimeur après corrections faites. Le N°21 est sur le point de naître. Premier numéro publié sous l'égide de la nouvelle association "Le Livre à Dire". Tout cette "agitation d'encre" me détourne de ma préoccupation du moment, c'est bien !
Apprends sur le site de Mathieu Baumier : Recours aux poèmes la mort de Bernard Mazo. Nous l'avions reçu dans le cadre des rencontres.
30 - Ce matin appelle l'imprimerie. L'impression du numéro 21 est pour demain 31. La livraison est prévue avant le 15. Ce qui veut dire que si l'on veut publier un second numéro avant fin 2012 il faut se mettre à l'ouvrage sans retard. Me suis mis en quête d'un éditeur susceptible d'héberger mon "Bestiaire" après la désertion en rase campagne de P.S. Je l'ai adressé par courriel, on verra mais... Espoir que cela aboutisse  car comme me disait P.S. dans son dernier message "Jacques tient beaucoup à ce livre" - Décision attendue pour septembre. 
La semaine qui s'annonce chargée !
31 - Reçois au courrier La Main Millénaire qu'anime JP Védrines. J'y retrouve la nouvelle : "Mau". La revue de petit format est élégante. Je suis heureux que ma petite histoire y ait trouvé place.

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