samedi 28 février 2009

Carnet de route 03/09

01 - Dimanche. Gris. Seul. Marche dans le village, je me sens très vieux, sensation d'être dans le vieil âge. Mon pied tape le sol, fichue patte "écourtée". Solitude le long des chemins, une femme croisée, est-elle aussi seule que moi dans sa tête au moment où nous nous croisons sous ce ciel gris, les long de ce chemin vide ? JP me téléphone pour me proposer de mettre de la musique (impro) sur les textes de "Nuitamment" c'est assez inattendu mais j'en suis très heureux - Le sous-titre poème pour une voix va enfin trouver un écho. JC m'apprend que G. vient de se faire opérer d'un cancer du sein. Elle va mieux et est déjà pleine de projet cela adoucit un peu la nouvelle.
02 - T. appelle au bureau. Il m'annonce qu'il ne travaille plus, qu'il écrit et qu'il va monter une Maison d'éditions. Il connait me dit-il les filières et s'est vrai qu'il a un don pour le relationnel. Suis heureux pour lui que puis-je dire de plus - Suis très heureux aussi de son appel, pourquoi le considère-je comme un frère choisi. N° de "Poésie première" au courrier, dedans l'entretien L'Anselme-Couvé. Des choses interessantes, des jeux de mots, sur les mots (trop peut-être) Ce soir, revois l'entretien qu'Etiemble donna en 88 à Pivot - quel plaisir de réécouter cet homme, cet écrivain, ce comparatiste génial... Dis-en cela je me sens vieux et en ai plaisir.
03 - Reçois au courrier une carte de Werner qui me fait signe d'italie.. Il est avec les amis, les "Drôles" Paola, Velia, Luciano et Laurent j'aurais pu être avec eux si ... une anthologie de poètes allemand également m'attend. Ce soir Philippe me dit qu'il fera un "gribouillage" '(dixit) pour "les jours père" Grande joie pour moi. Une éclaircie aussi dans l'encre (trop noire) de ces jours-ci.
06 - CPI lancé un mandat d'arrêt contre Omar el Béchir le président soudanais. Gesticulation ! Nous sommes dans un monde qui gesticule tel un homme qui se noye et voudrait l'éviter en sachant déjà qu'il est trop tard pour apprendre à nager. Nous des milliards en train de nous noyer et les soit-disant maîtres nageurs sauveteurs regardent du bord en mimant des gestes désordonnés. Ils ont gardé leurs costumes-cravates. Ils disent qu'on arrêtera ceux qui... On est tenté d'y croire, on voudrait tant mais, légèremment en retrait Omar (et tous les autres) sont là aussi avec des costumes-cravates identiques. H.M. confirme la réintégration dans l'Otan, la justifiant comme le moyen de peser davantage tout en restant indépendant, redites-moi la définition du mot indépendance, face aux américains - foutaises ! Ou il nous prend pour des idiots ce qui n'est guère charitable pour ses électeurs, ou on l'a induit en erreur ce qui tendrait à dire qu'il devrait mieux choisir ses amis, ou il y croit vraiment ce qui prouvrait une méconnaissance historique et politique du dossier et une notoire incompétence, ce qui serait somme toute plus grave pour quelqu'un qui se qualifie himself de "professionnel de la politique. N.B. Quand la/le Politique devient (est revendiqué) comme une profession la démocratie est en danger.
Max Alhau me retourne ses épreuves corrigées avec un poème bilingue franco/allemand et une lettre que je n'arrive pas à déchiffrer - ce qui m'ennuie beaucoup - le même jour je reçois la fin des épreuves du numéro 18 et une anthologie de poètes allemands il y a parfois de conjonctoins amusante - Lettre de Gérard Le Gouic, pourquoi envisage-je une "correspondance" avec lui alors que nous ne sommes que des relations de loin-en-loin ? Nostalgie des années perdues auquelles d'autres ne cessent de s'accumuler. 47 bientôt ! Enfin consolons-nous en ce disant que le plus gros est sûrement fait. La semaine prochaine (le 14) lecture au côté de Luis. Demain (7) vais écouter Jacques M. plaisir de le revoir en cette occasion. C'est la "Printemps des poètes", on les aère, le mettent sous oxygène, une bonne bouffée ! avant de les enterrer un peu plus profond jusqu'à l'an prochain (peut-être) Cela à quelque chose de dérisoire, pathétique, cinique - voir plus haut - et pourtant, malgré tout, il semblerait que je me raccroche à cette oxygène comme ce noyer dont je parlais plus avant. Demain Paris - pensum -
07 - JMT appelle de bonne heure, affolé par le volume du numéro qui lui est consacré. Il n'en avait pas pris la mesure. Nous le menerons à bien lui assurais-je (je le ferai si...) Envoyé une première salve d'épreuves à Michel. F.V. m'apprend l'hospitalisation de Biat. Connerie ! ... Dieppe, rue de l'Oranger : Jacques Moulin, Roland Nadaus et Michel Voiturier, que je rencontre pour la première fois (trop brièvement) l'homme est sympathique . Un auditoire à l'écoute des deux poètes invités (Moulin/Nadaus) deux voix si différentes. Depuis combien d'années ne les avais-je pas vus tous deux, 5/6 ans ? Nous parlons avec Roland de sa venue du 03 avril, il me dit : " qu'il ne comprend pas ce qu'il fait là, quand il voit la qualité de ceux qui sont venus avant lui..." Modestie bien sûr qui va avec sa gentillesse; mais j'aimerais bien qu'il puisse en convaincre mes édiles cultureux et en premier lieu "l'Erudite". La veille, c'était l'inauguration de la MPHN ; l'idée est bonne ! et l'endroit convivial, souhaitons qu'elle perdure cette maison de poésie et qu'elle croisse.
08 - Paris, anniversaire de C. Après déjeuner nous allons Tour Montparnasse. J'y étais monté enfant lorsque j'allais voir mon oncle et ma tante Porte de Montreuil. Du toit vue plongeante sur le cimetière du même nom. Claude y repose, jamais encore je n'ai trouvé la force d'aller l'y voir. Rentré à 22h après avoir failli rester bloqué sur le périph. La dernière mouture de "Conversation..." m'attend.
09 - Correction de la partie "poèmes" du prochain numéro d'A l'Index. La pérenité de la revue me soucie. Je dors peu, de moins en moins. Trouver un moyen de... à toute force ! Mais lequel ? Reprends quelques poèmes du "Bestiaire Improbable" comme un jeu. Le finirais-je un jour ce recueil qui m'est devenu comme une bouffée poétique l'envoyé chez Corps Puce une fois achevé...
10 - Mot de JMC. amer, faussement distant sans doute face aux manifestations et lieux poésie. Cela m'attriste. Pourquoi se compliquer les choses (quand les choses sont par elles-même si compliquée) Nous aurions pu nous voir. Cela ne se fera pas, je le regrette. Sans doute pour cause de manque d'affinité entre des personnes qui pourtant s'active, chacun à leur manière, se battent pour la même chose... Et après cela on voudrait que la planète aille bien. Plutôt que de mettre ensemble leurs énergies, leurs idées on préfère l'antipathie. C'est sans doute plus facile à nourrir et entretenir.
11 - Chronique d'A. Adler (France-Culture) Il parle de Total disant qu'elle utilise des "barbouzes, n'hésite pas à se débarasser de ceux qui gène, des opposants, et pactise avec des régimes dictatoriaux ..." citant l'exemple de la Birmanie. Il finit en disant que le gouvernement devrait "nationaliser" le pan raffinage du groupe. Quand on connait l'oiseau et ses théorie libérale on a le sentiment qu'il veut scier la branche sur laquelle il se tient assis. C'est assez drôle ...ou pitoyable.
Réunion de bureau . Problème de budjet dû au jury des jeunes lecteurs.
12 - Claude Lanzmann parle de son livre : "Le lièvre de Patagonie" et de "Shoah" des erreurs de traduction (hébreux) comisent par les traducteurs eux-même "afin d'adoucir le propos des témoins et qu'il n'a pas corrigé par choix. Une en particulier me touche. Un héros du ghetto de Varsovie devenu alcoolique lui dit: "je me suis mis à boire après la guerre, quand je suis monté sur ce tombeau immense." Si l'interprète traduit correctemment la première partie de phrase, elle rend la seconde par : c'était difficile. Parle aussi de Jean Rousselot qui, alors qu'il était commissaire de police à Orléans a tiré sa mère et Mony de Bouli des griffes de la gestapo. Cela me fait plaisir d'entendre le nom de J.
H. Corriveau m'envoie son dernier livre. E.S. m'appelle pour me dire comment se déroulera l'intervention du 14. Convient avec moi de la capacité de logorrhé de L.P. qui me fait peur je ne peux, et ne veux, soutenir le propos. Je n'ai pas encore choisi les textes. Nous parlons de mise en commun, mutualisation des moyens... à voir!
14 - Rencontre à Dieppe. Première partie de la lecture un peu "douloureuse" pour moi. La poésie c'est autre chose me semble-t-il qu'une accumulation de rimailles . Des gens quittent la salle avant même que Michelle et JP lisent mes textes. Heureusement plus de défection par la suite, les gens semblent touchés. Je le suis par leur écoute et par l'investissement des liseurs. L. me dit : "C'est bien tes poèmes sur les fruits..." Ludiques pour moi. La poésie c'est aussi, surtout, autre chose pour moi. Dîner au "Solo" puis retour. Le lendemain Michelle m'envoie le "petit panégérique" que JP avait concocté pour présenter mes textes :
Jean-Claude Tardif est un poète paysan, celui d'un monde qui récolte, engrange. Il absorbe, il éponge le monde et sème avec ses mots les moissons nouvelles pour les bouches à nourrir.
La poésie de Tardif est celle de la bouche, des arts de la bouche (poésie, théâtre, conte, chant et bien sûr cuisine – l'art des arts, celui des cinq sens).
J'aimerais parler des plaisirs de la bouche, au-delà du baiser, des lèvres et de la langue (et pourtant si proches). Les caramels bretons, par exemple, le sucre à l'épreuve du feu et du beurre auquel on ajoute des cristaux de sel. Fondants en bouche, ils se prolongent par le sel dans les papilles, persistent dans la jouissance du goût. La poésie de Tardif est au bout de cette patience.
On pourrait prolonger la comparaison avec le vin, lent à se découvrir après la gorgée.
Nous aimerions finir notre comparaison avec les sauces de poisson qui fut notre expérience en profondeur des goûts dans notre famille de cuisinières accompagnées par les étoiles du Michelin. A chaque jour du mois, une sauce nouvelle et ancienne (à l'américaine, à l'armoricaine, etc.) mais innommable parce que "sauce Le Barbu", nom de notre restaurant et de notre famille bretonne. Chaque matin, à 10 heures, toute la famille, des petits aux grands, et le personnel devait apporter leurs réflexions et sensations.
Cette expérience quotidienne me dit que la cuisine des mots de Jean-Claude Tardif est au cœur de la gastronomie, des goûts et de l'esthétique.
Nous avons affaire avec de la bonne cuisine, de la très bonne cuisine pour gourmands et gourmets.
Nous nous découvrons, dans la poésie de Tardif, au creux de l'intime et dans le plein de l'universel.
16 - Reçois le dernier numéro de "Souffles" y est publié ma nouvelle "Le passage d'Isthmia". a
Envoi des épreuves dernières de "conversation"
17 - Hier entendu Luis Sepulveda parler de son rapport aux personnages, dire combien il était attaché au vieil homme, celui qui lisait des roman d'amour" et à son ami le coiffeur. Il pensait à eux comme à des amis dans les moments difficiles. Ce demandait ce qu'ils devenaient, s'il ne leur était rien arrivé de fâcheux ect. Les faisant revenir dans son dernier livre. Cela m'a fait du bien d'entendre cela de sa bouche. Cette façon d'être, de ressentir ses personnages n'est dont pas une lubie, un travers. Soudain je me suis senti mieux, appuyé, conforté par les propos de ce grand écrivains.
Après avoir tourné la page Démocratie, celle du régime parlementaire voici que nous tournons celle du Gaullisme. Nous réintégrons l'Otan. Beaucoup si nous n'y prenons garde notre dictionnaire national commencera à la lettre S et s'y achevera également. Le président Malgache démissionne remplacé par son opposant. On craint l'instabilité. Un milliardaire est remplacé par un magna de la com. Que peuvent comprendre les "riches" aux afflictions des peuples? (voir ci-devant).
20 - Enfon trouvé le temps de répondre à une partie du corrier en souffrance, Profité pour offrir mes voeux à P. pour qui c'est le nouvel an. Lui annoncer aussi que nous ne pourrons pas faire de soirée en mai faute de money. Sans doute m'étais-je trop avancé - sans en avoir le souvenir - c'est du moins ce que me dit ML à la lecture de sa lettre. Viendra-t-il passer une fin de semaine en mai malgré tout? ... Une façon de tester des liens sans doute. Fini hier de réinstaller le manuscrit de "Ordinaire & Alentours" sur l'ordinateur n'ai plus qu'à le transférer à RD qui veut le publier assez vite m'a-t-il dit. "Orcus", "De la vie lente", "L'homme de peu", "Ordinaire & Alentours" les pierres d'un même mur qui m'aident à tenir debout ... C. me dit "C"est bien que vous publiez de la poésie" je n'ai jamais l'intention d'arrêter d'en écrire, mais en publier devint de plus en plus délicat pour moi compte-tenu de ce que j'écris sans doute et puis depuis 2003 ... "Passage d'Isthmia" & "L'intimité du Café Noir" viennent d'être publiées respectivement dans Souffles et Décharges ce qui me fait plaisir.
23 - Au courrier le dernier livre de Gabriel : "Au matin de la Parole" ensemble d'entretiens sur le fait d'écriture. Curieux d'entrer dans ce qui fait la poésie de G, n'est-ce pas ce que je cherche dans mon échange avec JA essayer de dire son écriture à soi-même. Pourquoi est-elle ? Qui trouve-t-on de soi ? Message MC Rossard elle présente dans quelques jours le livre aux commerciaux me demande une notice bio-biblio et si je veux insiter sur quelques points. Il me semble que tout est dedans. En tout les cas je ne peux dire par courriel concernant ces nouvelles. J'espère seulement qu'elles trouveront leur lectorat. Ce soir RD me dit qu'il m'envoie les épreuves de "Ordinaire & Alentours" sous dix jours. Je suis heureux de voir ces poèmes paraître dans la suite de "L'homme de peu" - La photo de couverture est faite par J.
24 - Dans la série le Monde qui va : Jeanfranco Fini (émanation du MSI)s'aborde son partie Alliance Nationale pour rejoindre le parti de Berlusconi - Des fascites soudainement démocrates j'y crois peu. Un positionnement pour une prochaine élection à l'italienne ... Berlucosni a 76 ans JFF 57 et tout le temps devant lui à la tête d'un grand parti de la droite nationale... En Israël, Barack pactise avec Bibi (il fricotte hien!) pour garder le ministère de la défense, prendre un poste de vice premier ministre et peut-être favoriser la création d'un état palestinien ...Sans doute la mort du parti travailliste . Reçois au courrier le dernier Labedan et le Bolàn. Travaille sur une nouvelle : Le Manteau ce qui ne m'était pas arrivé depuis une éternité me semble-t-il, occupé que j'étais par les corrections, reprises et épreuves
25 - Ce soir, théâtre, vu "L'augmentation" de Georges Perec. Jubilatoire ! RD m'envoie un courriel concernant "Ordinaire & Alentours" J'ai modifié l'envoi informatique de telle sorte qu'il ne sait plus à quel saint se vouer. Je lui confirme la primauté de ce dernier sur la version papier. courriel de JLM qui me dit avoir mis le quatrième texte de "La faute" en ligne. Nous avons gardé un long silence pris tous deux par des contingence pas même Sartrienne. Reçois au courrier "Voyages" de Jean Lorrain que m'envoie Philip Ségura ; à lire d'urgence.

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