samedi 30 avril 2011

nouvelles en mai 11

1er - aucune odeur de muguet. Méluche et le facteur touchent plusieurs dizaines de milliers d'euros par mois et disent "défendre la cause du peuple" Bien loin Sartre à la Régie grimpé sur son tonneau, quand BHL se veut l'intellectuel des causes perdues avec le blanc-seing du pouvoir, des Crésus patentés et des médias ordrés. Pauvres que nous sommes (économiquement de plus en plus) mais surtout intellectuellement, nous avons arrêté de penser, par confort, dégoût ou mépris ; par paresse aussi. Ils ne nous en demandent pas plus ... Pour le reste, je continue, repris quelques nouvelles et des poèmes, bien dérisoire. Envoyé à JMM le sixième textes de "Visages". Au téléphone ou courrier, nouvelles de Werner, Denise et Jean : rien par contre de Jean-Albert... Rien de plus
2 – Mai commence avec la mort d'un homme ! Cette disparition m'attriste plus encore, car elle ne rencontre que peu d'écho. Il y a fort à parier que les médias trop concentrés sur l'anecdotique n'en parleront pas (ou peu). Ernesto Sabato est mort d'une bronchite fin avril en Argentine il allait avoir 100 ans. Je ne rappelle de la lecture du "Tunnel" et des deux d'autres volets qui composent la trilogie de Buenos aires, lus l'année de mon bac avec jubilation... Sabato n'est plus deuil en Argentine où il était aussi vénéré que le football (c'est tout dire) mais que pèse l'égal de Borgès ou de Cortazar et ces (quelques) autres qui font l'âme d'un pays ; Aident parfois à vivre, donnent le motif et une possible explication du vivre à tout un peuple ou à un individu ? Que pèsent-ils face aux sicaires de tout poil ?. Une bibliothèque disparaît, une idée de la Culture s'absente et nous n'en avons que faire ; ne savons plus nous en faire l'écho. Nous préférons braquer nos regards sur ce qui ne veut rien dire, n'explique rien, la mort (symbolique peut-être et encore faut-il s'accorder sur le sens que l'on donne à ce mot) d'un djiadiste qui sans doute est déjà « remplacé » par un ou une multitude... Le mal est partout, et l'un des actes qui pourrait l'atténuer, celui l'écriture ; le combattre, l'infléchir en ce qu'il diffuse de la pensée par le « don de réflexion » s'absente, disparaît encore un peu plus avec la mort de Sabato, et cette disparition se fait dans une indifférence quasi générale. Mais il est vrai, qui lit Borgès, Cortazar et Sabato aujourd'hui parmi ceux qui aime le bleu Marine et s'abime les yeux sur les photo truquées du 20 heures ? Petit courriel de Michel qui me fait parvenir une note sur « Le Bestiaire Improbable » qu'il a fait paraître dans sa revue. Je crois que le livre l'a amusé mais l'on sent que le côté jeu coûte il ne faut pas écrire « pour jouer ou se jouer » L'écriture serait-elle trop sérieuse pour être confiée à des écrivains. Petits signes d'Antoine Mouton qui m'annonce sa venue au Havre, peut-être pourrons-nous prendre un verre ensemble ; cela me ferait grand plaisir. Je crois qu'il est avec Fabien Sanchez – par exemple – un écrivain. Travaillé sur des poèmes, avec à nouveau du plaisir. Lu le dernier Marcello Fois "La lignée du forgeron" et un polar de Ramon Diaz-Eterovic "L'obscur mémoire des armes" … L'un de deux personnages principaux, un chat s'appelle : Simenon ; le clin d'oeil m'amuse
4 - Reçu à courrier une plaquette de Georges, j'aime beaucoup ce bonhomme ! L'actu : Toujours la même réjouissance autour d'une mort, nous nourrissons décidément des plaisirs bien particuliers ; ils ne nous grandissent pas, qui qu'est pu être le "cadavre". Quant à nos médias, égaux à eux-mêmes, sans perceptives ni profondeurs. La mort, la peur; la peur, la mort ad vitam eternam (si je puis dire)
6 - Petit saut sur Dieppe pour voir JM et sa classe. Quelle joie de venir parler avec les enfants, c'est toujours autre chose ce qui change agréablement de la plupart des gens dit adulte. Passe du temps au retour avec Manouche qui m'accompagne dans mes maigres travaux d'extérieurs. Signale ici le blog de François Vignes
22 - Dieppe de nouveau avec Marie-Laure pour y retrouver Michelle Olivier et Véronique autour du souvenir de Jean-Pierre. Moments émouvants. La veille Gérard m'apprend la mort de Ricet Barrier et retour nous apprenons celle de René. La Camarde s'attache ! ...
24 - Aujourd'hui au courrier, surprise ! un courrier de Stephen comme quoi... Ce soir annoncé mon départ de l'association, la fin des "Rencontres du Livre à Dire" et vraisemblablement (à court terme) de la revue. J'en suis malheureux sans doute mais surtout soulagé... mais toute cette vacuité ne fait en fin de compte d'ajouter au malaise qui s'installe depuis maintenant plusieurs semaine. Que faire pour tenter de le "rompre"... Courriel d'Hervé

30 - Ce midi déjeuner avec G.Berry. Plaisir de revoir l'ami avec ce sentiment de ne pas s'être quitté (rare) "L'outrage aux mots" de Bernard Noël à lire ! Mort de Michel Boujut. En 24h - L'amitié, les mots la mort... Raccourci !

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