mardi 1 juillet 2014

Nouvelles de Juillet 2014

01 - Envoyé hier le fichier du premier titre de la collection Le Tire-Langue.
Je commence la lecture d'un magnifique cahier que les éditions Le Temps qu'il fait et Georges consacre à l'ami Jean Loup Trassard . La première page poussée (comme on le fait d'une porte de chêne qui tourne en grinçant légèrement sur ses gongs, impossible de ne pas poursuivre, d'aller jusqu'au fond du cellier, jusqu'à la dernière ligne
02 - N. a 25 ans aujourd'hui
10 - Mort à 61 ans de Yann Lemet plus connu sous le nom de Yann Andréas. Je le note ici car on en parlera sans doute beaucoup moins que de la mort de son "égérie": M.D.
19 - Rentré des Hautes-Alpes après quelques promenades ici et là (je compléterai dans les jours à vernir) "Brouillard" de Jean-Claude était du voyage, je l'ai relu avec beaucoup d'émotion et repensant à ce que m'ont dit Claudio et Werner en deux moments distinct : "Je n'arrive pas à y croire"... Moi non plus j'ai toujours sa voix dans ses mots, dans un coin de ma tête. 
A mon retour ici une lettre d'André Schmidt - à propos de "la vie blanchit"qui me touche beaucoup et me fait du bien. Mais reprenons, le 07 nous prenons la route pour St Bonnet. Plaisir de retourner dans ce village des Hautes-Alpes. J. est avec nous ainsi que A. sa meilleure amie. Quinze jours de farniente ou presque si l'on excepte les randonnées dans des lieux magiques pour nous (Parpic, les Ouilles du Diable...) Vu Edmond au village de la Ferronnière, sentiment de s'être quitté la veille. A 80 ans passé il vient de quitter une corde de bois "l'hiver va venir vite - me dit-il - il sera rigoureux cette année, l'an passé il ne s'est pas arrêté au village; alors il faut se préparer à son retour. L'attendre de pied ferme, avec un bon feu si possible... ça atténue les ombres et la peur qui dort dans le cœur de chacun aujourd'hui comme toujours"  Je le regarde, il est sec comme un sion - mais sans doute moins flexible - il est comme son pays et je me dis que j'ai de la chance de pouvoir être ici. Ce sont des gens comme lui qui donnent à l'existence le peu de poésie qui lui reste. Ils sont intemporels ou plutôt ils sont le Temps. C'est pour eux que j'aimerais écrire mes poèmes en tout cas, c'est eux qui nourrissent sans aucun doute mon écriture. Voici d'ailleurs l'un de ces petits "morceaux" ramenés de là-bas /
De nouveau monté à Navette
puis une fois poussé la cendre et le temps
poursuivi jusqu'au Bouchardet 
pour écouter l'eau me conter son histoire.
Là-haut, pour seule compagnie
une fois passé le noir serré des conifères,
un sphinx et des églantiers sauvages.

 Aux Ouilles, à la Ferronnière et Parpic, il me faut ajouter le pic du Drouvet au-dessus d'Orcières et la Hameau du Roi auprès duquel j'ai ressenti ce que pouvait être la peur, l'angoisse et la superstition (poignée de secondes étonnantes dans ce lieu où le temps semble s'être définitivement arrêté). Au village nous retrouvons de vieilles connaissances, les commerçants et avons un peu le sentiment d'être "chez nous".
le 10 N et H. partent de concert à Chalès pour un travail estival.
Promenade jusqu'à la cascade du Bouchardet. Trois heures de marche. Début poussif d'un corps au diesel. Personne, exceptés quelques lys Martagon qui sont pareils à des flambeaux entre les roches. Silence hormis le bruit de l'eau qui nous raconte un autre âge après avoir passé Navette. A notre retour, un message de H. nous apprend qu'elle a été prise à l'ESJ de Lille (150 retenus sur 8000 au départ). C'est "la fête au village" nous sommes très heureux pour elle, cela lui tenait tellement à cœur. Le plus dur reste à faire mais à présent tout -ou presque- dépend d'elle.
Entre deux escapades, lecture. Ai découvert il y a peu le chevalier de Volnay commissaire aux morts étranges sous le règne de Louis XV. J'en ai fait, moi qui d'ordinaire suis si peu polar, mon compagnon d'estive
il m'accompagne de concert avec Hérédia et son chat Simenon, les (anti)héros de l'écrivain chilien Ramon Diaz Eterovic et sont, je me dois le dire, d'excellentes compagnies.
Le 14 ML me dit : "plus de livre ! Tu n'achètes plus de livre... Tu as de quoi lire et relire pendant au moins trois ans" Elle n'a pas tort certes, mais ... Je vois les années à venir comme des années noires, mais comment faire autrement ? Le budget "économie familiale" va être des plus serré. H. à Lille, J. à Charleroi, N. on ne sait où ... Quoi qu'il en soit il va falloir faire face, revoir les priorités... mais "plus de livres !" Je suis prêt à me passer de beaucoup de choses, à ne prendre qu'un repas par jour s'il le faut... mais les livres ! Enfin je crois que je n'aurais pas vraiment le choix, il faudra en passer par là. Néanmoins pensant à cette injonction (de bon sens) je ne dors pas. Passe la nuit à me demander quelles seraient les alternatives envisageables à ce "sevrage"cauchemardesque. La lecture (je ne parle pas ici de littérature) une drogue ? Mais pensez dont !. un syndrome tout au plus... Puis de fils en aiguilles viennent les doutes sur ce que j'écris et sur la nécessité (surtout) de publier, quand je vois les chiffres de "La Nada" et de "Post-scriptum"(ce n'est même pas une histoire d'argent puisque l'éditeur (malgré un contrat) ne m'a pas versé le moindre picaillon). Je ne parviens pas à le digérer car je pense honnêtement que ce sont de bons livres, qui tiennent une écriture. Plus j'y pense et plus il me semble que ces 30 années, passées à écrire, et à m'occuper - aussi - des autres, n'ont été en grande partie, qu'une illusion, mais sans doute que je dire cela relève aussi du mensonge ; ce fut peut-être également un moyen de me sentir moins étrangement seul...Quoi qu'il en soit, trois décennies de trompe-l’œil c'est beaucoup, trop peut-être, pour quelqu'un dont la vue en cesse de baisser. Alors écrire sans publier ? Ne plus écrire du tout ?... Travailler en silence, dans le silence... A l'automne viendront (si tout va comme annoncé) les deux derniers titres : "La douceur du sang" aux éditions Le vent se lève et "Navaja, Dauphine et accessoires" chez Rhubarbe. Deux recueils de nouvelles ou textes courts après la sortie d'un ensemble de poèmes. Avec un peu de chance, il y aura un peu de mouvements autour de ces trois titres, peut-être cela m'occupera-t-il assez. Trois ans sans rien sortir, hormis peut-être, le Je vous regarde programmé en 2017. Un bien ? Faire vivre l'existant !
   Pour ce qui est de la revue, si rien ne se passe, elle devrait s'éteindre faute de "carburant". Deux/trois numéros encore et puis... Le bilan s'écrit donc de lui-même, il se résume en un mot : nada !
Dans le même temps j'ai bien conscience que tout ceci est plus que dérisoire au regard de ce qui agite le monde (Israël/Palestine, Ukraine/Russie/UE et USA, Syrie (dont on ne parle - presque plus) -  ce monde où les intérêts d'une minorité économique - au détriment à la Politique (avec une majuscule) dîne, de plus en plus souvent, avec le Diable (il a toujours eu plusieurs noms, plusieurs formes, on devrait le savoir) sans même prendre la sécurité d'une cuillère de bois à long manche (il appelle ça, la réalpolitik). Ce monde me fait l'effet d'une toupie qui tournant de plus en plus vite sur elle-même, emportée par sa vitesse (entropique) acquise, menace à tous instants de sortir de son axe de rotation... et finira par en sortir ! Mais comme je l'ai déjà indiqué ce blog n'est pas un lieu d'idées ou d'humeurs mais simplement un aide-mémoire à usage (presque) personnel ; alors pas de notation d'ordre politique (par exemple)... Je disais donc : "dérisoires" oui, sans doute, aux yeux de beaucoup; au regard peut-être des quelques-uns qui liront ces lignes mais ce dérisoire fut/est le mien alors souffrez qu'il m'interroge et que je me questionne à son propos.
  15 - Virée jusqu'à Molines en Queyras, déjeuner à Saint Véran avec ML. Malade toute la nuit

   Sur la route du retour, dans une station-service près de l'Isle d'Abeau, sur le présentoir de la boutique, un exemplaire de la dernière anthologie de l'ami Jean Orizet. Elle y voisine avec des titres des incontournables Musso et Levy qui m'évoquent, immanquablement, les Placide et Muzo du journal Pif Gadget de mon enfance.
A la maison je trouve le courrier d'André dont j'ai parlé plus haut. Après ceux de Pierre Dainauht et de Claude Andrzejewski, il me met un peu de baume au cœur. Le recueil aura au moins quelques lecteurs et ceux-ci en particuliers. Trouve aussi le dernier numéro de la revue Traversées de Patrice Bréno consacré, cette fois à la nouvelle. Si trouve une des miennes : Légende. 
Plaisir d'y figurer aux côtés de Franz Bartelt qui est un de mes nouvellistes préférés avec G.O.C. Daniel Boulanger et l'un des dédicataires du livre à paraître chez Rhubarbe. C'est l'ami JMC qui me l'a fait connaître il y a quelques temps, je ne sais pas si je l'en ai jamais remercié...
Proposition d'éventuels projets en lien avec la revue : un André Laude par F.Vignes et un numéro autour de la poésie indienne... et me revoici "bousté"
Un message aussi - plus surprenant celui-là - de MLine L. qui me donne le "bonjour" de T.Fahloun. Ce "truchement" me déstabilise un peu après tant d'années de silence. T. sait où nous habitons ...
Manouche nous accueille avec sa mauvaise humeur habituelle. C. m'apprend qu'il l'a griffée et mordue alors qu'elle venait s'en occuper et avait essayé de l'attraper pour le rentrer. Cela me peine et je me sens un peu coupable, j'aurais dû lui dire, mais pouvais-je prévoir ?
20 - Envoyé un message à D.P. de l'ARL. Nous nous verrons fin août peut-être pourra-t-il me permettre de continuer à publier la revue... je ne demande qu'un peu de sérénité afin de pouvoir me projeter d'un numéro l'autre.
21 - Reprise ! Ce mot seul sonne comme un gong et je suis déjà sonné !
     Belle surprise que ce numéro du Matricule des Anges avec son dossier consacré à Louis Guilloux. Un écrivain, un vrai de vrai qui essaya de mettre en adéquation son écriture et l'idée qu'il se faisait des hommes et qui y réussit pour une grande part. Il faut le lire ! Je pense qu'il est d'une actualité brûlante. Je ne suis pas toujours emballé par les numéros de ce magazine qui, me semble-t-il, s'est quelque peu "dérouté" au fil de ses livraisons pour devenir un peu "bobobouquin"mais là ! Merci. Un seul bémol, l'oubli dans la liste des livres publiés "autour" de Guilloux de celui que Jean-Claude Bourlès lui consacra chez Christian Pirot dans la collection "Maison d'écrivains".
22 - Les jours derniers quelques échanges sympathiques avec Olivier Barde-Cabuçon. Les livres rapprochent encore et cela me réjouit. Aujourd'hui j'écoute l'intégralité de la radioscopie Chancel/Guilloux. J'aime cet homme : Guilloux, quand je l'entends, j'ai le sentiment d'écouter un homme de proximité. Il y a peu d'écrivains qui savent (ont su) faire entrer leur dimension d'homme dans leur écriture. Lui est de ceux-là.
Ce soir longue conversation avec A.Z.autour du projet A.Podrijma qui en est dans sa dernière phase. Puis je rappelle François pour parler de son projet autour de Laude. En raccrochant je me surprends à penser que pour quelqu'un de désabusé me voici soudain avec un (trop) plein de projets : le premier numéro du Tire Langue, le n°27 de la revue avec le dossier sur Y.Martin (pour lequel François V. m'a promis de m'envoyer son texte) cet autre autour de Gabriel, sans oublier le cahier Soupault... Tout cela devrait nous mener (si les lecteurs/abonnés demeurent fidèles - et, qui sait, croissent) - jusqu'à Juin 2015... Nous verrons ce qu'il adviendra...
Daniel Dragomirescu me fait part de cette initiative de Bibliothèque Universelle. Il me propose d'y faire figurer un titre. Si l'idée est dans l'esprit séduisante, le goût de l'écriture n'est pas présent alors il me faut pour le moment, décliner.
Demain départ pour Lille pour tenter de trouver un studio pour H.
25 - Rentrés de Lille ! ML et moi l'avons parcourue avec opiniâtreté mais nous avons trouvé un logis pour H. Cela me fait drôle puisque cet acte "concrétise" son départ. Pour J. je n'étais pas de la partie lorsque ML et elle sont allées chercher un toit, alors les choses se sont vécues différemment.
Reçu ce matin les épreuves papier du premier numéro du "Tire-Langue" ainsi qu'une lettre de lectrice. Cela me touche toujours beaucoup quand des inconnu(e)s prennent la peine de m'écrire pour me parler d'un de mes livres. Mon désert serait dont peuplé ! Courriel également de l'ami K.White pour me parler de La Vie Blanchit...
Cher Jean-Claude,

J'ai lu ton livre, avec grand plaisir, un matin de brume sur la vallée de Goaslagorn.
Plaisir provenant non seulement de l'évocation de lieux proches (les Sept Îles, les grèves blanches…) et du moment au Champ Blanc, – mais de tant d'autres coins du monde: quai Henri-Chardon à Barfleur, par exemple.
Souvenirs, souvenirs. Nostalgie, nostalgie. Mais bien d'autres éléments, y compris un humour léger comme une feuille d'automne dans le vent.
Quand il s'agit de cheveux, blanchir, c'est vieillir, mais quand il s'agit de pensée (poétique), cela veut dire s'éclaircir, n'est-ce pas ?
C'est la blancheur qui "ouvre le poème comme on s'entrouvre au Monde".

Mais dis donc, Jean-Claude, tu n'as jamais bu chez moi un whisky des Nouvelles-Hébrides (j'espère d'ailleurs qu'un tel whisky n'existe pas), mais des "anciennes Hébrides", c’est-à-dire des Hébrides tout court – sans doute un Talisker de l'île de Skye.

A un autre jour, au Champ Blanc, quand tu seras à nouveau dans ces parages.
Amitiés !
Ken

Bref, si l'on ajoute le soleil, la journée s'annonce agréable. Direction tondeuse et outils de jardin, il faut bien se donner de l'exercice.
Fin d'après-midi appel G. pour notre projet commun, 2015 ! Cette année s'annonce d'ores et déjà sous les meilleures auspices puisque j'y travaillerai avec des amis, mieux, des frères.
27 - La nuit dernière, insomnie, je pense aux départs de J et H. On sait depuis hier que H. fera sa rentrée le 2 septembre (le jour de son anniversaire) et beaucoup plus tôt que nous le pensions. J. quant à elle, fera la sienne le 11. Que pourrons-nous faire en cas de soucis ? Nous serons loin ! Trop loin si jamais les choses se passaient mal... Je ne puis m'empêcher d'y penser.
Conversation avec JMC. Heureux de l'entendre. Nous nous voyons dans quelques jours pour mettre la dernière main au projet Soupault. Il me demande de lui envoyer quelque chose pour le périodique Microbe je le fais dans la foulée sinon... Deux minuscules bluettes (au choix) : L'Anguille et L'Orque
Ecouté une très belle émission sur Henri Bauchau. Lui aussi fait parti, pour moi de ces auteurs-viatiques même et surtout peut-être si le voyage se fait, d'abord, en soi. En parlant d'auteur, rencontré B. qui m'a dit qu'un posthume de JCP était annoncé (livre hebdo) pour la rentrée littéraire...
23H15 - Coup de téléphone de H. en larmes. A de la peine à rentrer. Son mois de travail à Chalès s'est passé au mieux, bonne appréciation de stage. Nous évoquons son départ pour Lille, brièvement... Avec N. elles rentrent demain en fin d'après-midi
28 - Les filles sont rentrées, la famille est au complet !
30 - Passé la fin de l'après-midi à Houlgatte avec Werner et Patricia. Toujours un bonheur ! Une phrase que Werner prononce me touche : "Le poème est le plus court chemin d'un homme à un autre" il reste à se convaincre que cela soit vrai ! Pour lui en tout cas nul doute que cela le soit. Nous évoquons le dernier titre de Jean-Claude puis les projets à venir, un numéro sur la poésie indienne et la possibilité de reprendre "Noces noires" en bilingue Franco/Flamand. Au retour de Houlgatte, j'apprends que ma mère a téléphoné. Elle rentre à l'hôpital demain pour des examens - ses bilans sanguins ne sont pas bons. A joué la grande scène du cinq à N. puisque je n'étais pas là...
« La paralysie faciale a déformé ses traits. Pour parler de lui, il convient de trouver un ton objectif, ce qui n'est pas si facile. Il est sourd de l'oreille gauche, le préciser est déjà entrer en lui comme par effraction. Il n'est plus jeune, loin s'en faut, et son esprit commence à vagabonder. »

Ni plainte ni complainte dans ce roman cru et nu où l'auteur fait corps avec son personnage pour tenir une chronique où le scalpel de l'humour noir découpe à vif humeurs et tumeurs. Les mots contre les maux. « Les livres sont des analgésiques », écrit Jean-Claude Pirotte. Ils survivront à cette humanité moribonde où le silence et la mort sont siamois. La littérature comme remède. Les ouvrages des écrivains qu'il aime – sa famille élective – font rempart autour de lui. L'écrivain plonge en eux pour revenir à la source, à l'orgueil de finir debout.

Voici le dernier livre de Jean-Claude à paraître au Cherche Midi en août. B. m'en avait parlé mais je ne voulais pas y croire.
Demain JMC vient pour que nous mettions la dernière main au projet Soupault

31 - Il y a un siècle jour pour jour ils ont tué Jaurès. Aujourd'hui, ils essaient tous de le tirer à eux. Mais où sont les Clémenceau, les Briand et autres Barrès d'aujourd'hui. Quant au "St Jean à Pathos" comme le qualifiait le Tigre je n'en vois guère (c'est une litote) chez les tenant de la rose (trémière) en 2014. Relisez Jaurès ! Ces écrits sont publiés chez Omnibus
31 également, il aurait donc 100 ans aujourd'hui est né Louis de Funès. Il y a de ces raccourcis (historique ?) saisissants. 

Dernière main mise au numéro Soupault avec Jean-Marc. Plaisir que ce moment simplement partagé.

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