samedi 2 août 2014

Nouvelles d'Août 14

Ces premiers jours d'août sont dans la droite ligne des derniers de Juillet, sous le signe de la revue. Je n'ai pas écrit un traite mot depuis des semaines, laissant en cours des nouvelles qui me semble-t-il resteront des textes avortés. Ai par ailleurs essayé de retrouver l'ensemble des nouvelles n'ayant pas fait l'objet de publication ce qui s'est avéré difficile. Enfin il me reste les titres ! C'est un bon début quand on écrit car s'est en général ce qui vient en dernier.
Avec JAG nous avons repris notre échange épistolaire, cela m'oblige un peu. Mais je ne parviens pas à répondre au courrier pourtant... Je m'en veux mais je suis dans l'impossibilité de le faire.
Ma mère m'appelle, elle me dit : "Je suis en phase terminale..." à l'autre bout du téléphone ma réaction ne doit pas être à la hauteur, ne l'est pas ! ...Elle ajoute : "avant dialyse". Que puis-je faire ?
Message amical de Luis B. 
02 - Ciné tous ensemble !  
03 - Aujourd'hui c'est Dimanche... et alors !
Courriers à A.K. André S. ce qui me fait fort plaisir . La sortie de « La vie blanchit aura au moins eu cette agréable conséquence : nos retrouvailles épistolaires.
Lis...... de Michel Baglin
04 Appel de J.A. Cela faisait longtemps que nous ne nous étions parlés, coupure estivale oblige, et puis la reprise de notre correspondance fait que nos mots se couchent de nouveau sur le papier. J'aime assez cela, l'on approfondit en écrivant instantané de la parole. Courriel de R.N. Me voici un peu rassuré sur ce qu'il appelait « sa fatigue » J'ai beaucoup d'affection pour R et S sa femme. Courriel de G. Elle me demande mon aide pour Elle ne le précise pas. Je lui réponds que si je peux... (à suivre) Écrit un petit texte, le premier depuis des semaines que je reproduis ici in extenso :

Vignette A
       Arracher du lierre ! Sentir sous mes doigts la terre qui roule, s’émiette à l’instant précis où cède les ventouses et que les lianes me restent dans la paume. J’éprouve alors un sentiment diffus de culpabilité. Une gêne face à ce qui m’entoure ! Je regarde le tronc du cerisier, l’imagine l’instant d’avant habillé, engoncé dans les manigances du lierre... En quelques mois celui-ci l’avait enserré d’un amour exclusif, d’une haine trop forte pour qu’il y survive... J’essaie du moins de m’en convaincre pour justifier mon geste. Cet arrachage qui tient aussi de l’arrachement.
      Au besoin je me suis même préparé à l’usage d’un outil, d’une griffe ! Mais au dernier moment, alors que raisonnablement son usage s’impose, du temps ainsi me serait épargné, je ne puis m’y résoudre. Crainte d’entamer l’écorce, de la blesser. Me revient à la mémoire ces saignées, en été, sur la verticalité des pins. La résine qui coulait dans l’épaisseur du chant, le craquètement des cigales vers le petit pot que l’on avait fixé là. On avait, au préalable, ôté quelques parts d’écorce qui me faisaient penser à des écailles pétrifiées. Puis avait comme limé la surface dégagée afin de pouvoir y fixer de façon optimum le récipient destiné à recueillir ce sang d’arbre. 
     Ici rien de tel ! Pas de grillon, pas la moindre trace de cigale, nous sommes en Normandie. Seul à quelques mètres, l’œil rond et jaune d’une grive qui m’interroge de l’abri d’un taillis. Que fais-je à croupeton, dans l’inclinaison du talus ? Le coloris de son plumage me ramène vers les forêts de pins de mon enfance, la couleur des troncs du bistre au brun, du miel à l’or selon l’heure et les facéties des ombres et du soleil et soudain je me surprends à penser que l’enfance comme le lierre sont de  même famille, vient un moment où on vous l’arrache.
Je ne sais pas bien ce qu'il vaut, suscite dans l'oeil et sur la langue du lecteur quand il le mâche mais cela me semble déjà inespéré d'avoir pu aligner ces quelques phrases dans un semblant de cohérence.

05 Seconde série d'épreuve pour Le pays défait de mon enfance R.D. A fait un sacré boulot car il y avait un certain nombre de modifications et autres changements. Au courrier une lettre de J.C. Qui m'apporte de mauvaises nouvelles L. sa femme ne quitte plus son lit et lui « bricole » Je m'en veux de ne pouvoir aller les voir, pas de temps en ce moment (le boulot, les filles...) il faudrait pourtant mais je n'oppose pas promettre à J. quelque-chose que je ne suis pas sûr de pouvoir tenir dans l'immédiat... Trouve aussi dans la boite Poètes de la Méditerranée de l'ami J.B. Je l'appelle pour l'en remercier, nous parlons un peu, il m'apprend qu'il est en train de travailler sur une anthologie de la poésie truque (91 poètes) En fait de folie je crois que j'ai trouvé mon maître !
Conversation avec H.D. Qui me dit : « tu ne vas pas me croire mais je ne me remets pas encore de la perte de mon carnet ; c'est entièrement ma faute » Si, je le comprends mieux qu'il ne pense, puisque je pense encore à la perte de mes textes suite à la destruction de mon disque dur et en particulier au récit (3 nouvelles) qui prenaient pour lieu : Naples à l'époque des quatre journées.
Je lui propose de passer un week-end à la maison. St Malo/Le Havre
Courriel à O. afin de savoir s'il prévoit toujours, comme il me l'avait laissé entendre, une tournée des librairies pour promouvoir La vie blanchit et de façon subliminale savoir si je serais de l'aventure nançéenne cette année comme cela semblait devoir être le cas. Le savoir (assez vite) est primordial puisque je ne sais si les dates du Livre sur la place son compatibles avec les emménagements de J et H. Si ce n'était pas le cas cela ferait une seconde occasion manquée après Paris (pour cause de grève SNCF cette fois). A croire que ce recueil est maudit ! Heureusement ceux qui l'ont lu (je n'ai aucune idée de combien ils sont à l'heure d'aujourd'hui) me renvoient, pour certains, des échos positifs. Je pense que je n'aurais guère de réponse avant fin août à moins que...
Dans la série lectures estivales voici deux Actes Noirs  :
06 Pas de nouvelles de G.
Envoi d'un courriel à C . pour faire le point sur La douceur du sang j'ai besoin de savoir comment vont se passer les choses autant que faire se peut ne serait-ce que pour m'organiser
Si la poésie vous intéresse voici une revue en ligne consacrée à la poésie turque contemporaine. Soyez curieux !
09 - Ce midi conversation avec A.Z., il a vu en direct avec R.D. pour les derniers "réglages" - c'est mieux ainsi, en direct - je lui ai demandé au vu de cet échange prévu pour lundi prochain de donner le BAT à R. Le premier numéro du tire-langue n'a jamais été aussi près de voir le jour et je m'en réjouis. Reste à trouver le lectorat suffisant pour pouvoir avancer vers le titre prochain.
Reçu les épreuves de "La douceur du sang" ne parviens pas à m'y mettre !
10 - Mauvaise langue que je suis ! Ce matin message sur le répondeur d'OB; il est en vacances mais la "tournée d'automne" des librairies semble bien être d'actualité. Si la même chose se met en place avec CHP pour La douceur du sang il va falloir faire des choix, se partager. Ce tiraillement-là a quelque chose de somme toute agréable, l'attrait - possible - de la nouveauté (pour moi).
Ce matin, alors que je fais mes courses, un voisin de mes connaissances m'aborde ainsi : "Monsieur Tardif est célèbre" devant mon air ahuri (je présume je ne me vois pas) il me dit "... Dans un livre sur Le Havre que ma femme est en train de lire on parle de trois écrivains connus dans la région dont toi" Je ne suis pas au courant - à moi que ce ne soit  le livre de YS -. J'ai oublié de lui demander si sa femme avait acheté depuis sa lecture un de mes ouvrages. C'est étonnant comme les choses se font.
Nouvel appel de OB en substance "Nancy c'est fini" la municipalité ne prend plus en charge donc impossible de faire venir les auteurs de loin sauf bien entendu s'ils sont chez un gros éditeur qui peut le faire. Par contre la tournée de libraire est prévue pour octobre, chouette !
Courriel de CHP :Bonjour Jean-Claude,
J'écoutais ce matin une émission de France Inter sur Alain Bashung, et son art du non-dit, de l'allusion, de la suggestion sulfureuse ou torride dans le texte très élaboré de ses chansons.
Et cela m'a fait penser à  La douceur du sang... Ne touchez à  rien de ce non-dit qui en fait toute la saveur, le mystère, l'enjeu même, voire cultivez-le pour laisser le lecteur en suspens !
Bien à  vous,
Catherine
ça tombe bien je ne pensais pas toucher au fond ! Heureux tout de même que Bashung vienne à la rescousse. Si les lecteurs à venir pouvaient faire semblable parallèle entre son écriture et ma prose, nul doute que les ventes en seraient assurées.
12 – Hier Mort de Simon Leys et de Robin Williams. Laquelle fera l'actualité ?
Phrase de Jean Prévost que j'aime beaucoup : «Le poète qui a du souffle est celui qui nous en donne.» Il me semble que nous sommes beaucoup – je suis du lot –à souffrir d’emphysème !

N. est en Tunisie !
Trouvé au hasard des "pérégrinations le site d'encres vagabondes et celui de l'ami Chabrier
Week-end à Rennes. Anniversaire ML.
Hier réceptionné du bois, une corde ! Le rangement m'a occupé une partie de l'après-midi. Activité manuelle qui m'a vidé la tête. Les bras ne gambergent pas ! Cela m'a fait un bien fou.
Devrais me secouer un peu, au programme (en attente) les corrections d'épreuves de La douceur du sang - je n'arrive pas à m'y mettre. Heureusement Christiane a proposé de vérifier le manuscrit sans quoi je crois qu'il resterait là. Correction aussi, interminable, de Le pays défait, je m'y suis mal pris ! Trop d'intervenants ou mauvais timing je ne sais ? Si la collection perdure - tout dépendra de son succès - il faudra que je repense tout cela. Correction aussi du Pour Philippe Soupault qui est sous la responsabilité de JMC. Cela devrait aller plus vite. JMC a fait appel à GR, un ami correcteur. L'idée est bonne ! Mais surprise celui-ci lui demande des émoluments pour ce coup de main. L'amitié est chose étrange lorsqu'elle se teinte d'argent. Enfin je dois lui adresser les épreuves. A retourner également le contrat de Navaja, Dauphine et accessoires qu'AK m'a fait parvenir pour une sortie me dit-il "avant l'hiver". Ce qui situerait l'affaire en novembre. Le calendrier serait donc le suivant : La douceur du sang octobre 14, Navaja... novembre 14. Est-ce bien raisonnable ! Cela ne fait que renforcer - avec le fait que je n'y parviens plus - mon souhait de marquer une pause. Le débuts de nouvelles s'accumulent, puis les mots m'abandonnent en rase campagne. Désertion massive ! Que faire ? Attendre ! Le départ des mots coïncide avec celui des filles. Faut-il y voir une cause, un effet ? "Début de dépression - m'a dit le toubib - à surveiller" On verra !
A surveiller aussi la mise en place du n°27 de A L'Index. Le dernier de l'année, sans doute un peu plus avantageux (toujours de 140 pages) une façon de fêter, sans le dire, les quinze ans de la revue. J'aurais au moins, avec Christiane sans qui rien n'aurait pu perdurer aussi longtemps, réussi à aller jusque là. L'avenir et surtout les rencontres à programmer avec ARL nous diront comment les choses vont évoluer.
19 - Ce midi déjeuner avec JP. Heureux, comme à l'ordinaire, de partager ce moment avec lui. Bien que l'approche du début de septembre fait que je m'interroge de plus en plus. Cesserai-je donc un jour de douter de moi !
Midi, au Lyonnais avec JP. La raie aux câpres et l'amitié font bon ménage. Cela me fait du bien ! Achevé Le syndrome une nouvelle, un texte, enfin quelque chose, cela ne m'était pas arrivé depuis des semaine. Sensation de grosse fatigue... Envoyé le contrat signé à AK tout en lui disant que rien ne presse. Ne pouvant corriger les épreuves d'un manuscrit je ne sais pas comment je pourrais faire face à deux "opérations" de ce type en même temps.
RD me fait savoir que les corrections de le pays défait de ma naissance sont (enfin) closes. Le premier titre du Tire-Langue part chez l'imprimeur. Reste à voir ce qu'il en adviendra...
De temps en temps quelque chose qui semble dire que tout ça n'est pas simplement un grand coup de pied dans le vide, exemple ceci : j'ai eu la possibilité de lire  " L'Homme de peu " ; il y a peu d’œuvres dans la littérature française d'aujourd'hui - et surtout la poésie - qui sachent ainsi restituer avec sensibilité, humanité et émotion la proximité  fraternelle d'une expérience vécue et tamisée par le filtre du style ; soyez remercié pour faire entendre dans notre langue des accents qu'on trouve plus facilement dans d'autres traditions poétiques et maintenir vivante cette poésie charnelle, chaleureuse et profonde dans sa simplicité si élaborée, ce qui est la marque même du grand art.
m'écrit-on. Cela m'a fait du bien ! Et j'ai tellement besoin d'y croire en ce moment, que j'y ai cru. Mais une hirondelle, aussi jolie soit-elle, n'a jamais fait le printemps. L'interrogation de fond demeure donc.
23 - Retour de J. et R. finies les vacances et ce simple retour me rend encore plus évidentes les séparations qui s'annoncent. Sommes allés avec ML rechercher H. à Trouville, elle était malade. Comment fera-t-elle quand elle sera seule ? N va mieux ! Elle a "refilé" son mal à H. Avec Trev. ils sont au Mondiaux d'équitation à Caen où il entraîne l'équipe du Japon
  Week-end d'automne, pluvieux mais surtout amical. ML et moi sommes invités à partager avec des gens qui nous sont chers. La maison est un hôtel on y entre et on n'en sort sans trop se préoccuper des horaires et du quotidien. Enfin bientôt ce va et vient foutraque nous manquera. Les éditions Racine & Icare rendent la clé et les manuscrits qu'elle avait prévus de publier. Un autre signe s'il en fallait qui invite à se poser des questions sur les nécessité pour des écrivassiers tel que moi de s'entêter. C'est en partie le sujet de la conversation que j'ai avec JAG et plus tard dans l'après-midi de samedi avec J. Que j'ai enfin réussi à appeler. J'ai honte de me laisser ainsi surprendre par le temps.

26 - N et Trev sont partis ce matin pour les mondiaux d'équitation à Caen. H est à Trouville, seuls J. et R. sont restés avec nous. La famille sera réunie (au complet) avant longtemps le 28 un soir.

R. m'envoie un courriel livraison du A.P. vers le 04. Avec la rentrée littéraire ou peu s'en faut. Elle sera sans surprise, toujours la même dizaine de catafalques avec leurs gisants autour desquels tourneront les officiants en littératurgie. Peu de place dans tout cela pour un inédit d'Ali Podrimja ou un Cahier Philippe Soupault. Seul point positif (peut-être) une rencontre avec l'ARL à venir... Nous verrons
30 - H. partie hier avec ML. La maison est vide ! je le suis aussi . Manouche et moi, conversation limitée. Essayer de faire quelque chose qui soit dérivatif. Hier attendu en vain la livraison du livre. 
Des petits messages qui me font du bien  

Que la poésie soit apte à  révéler, au-delà  même des effets de musicalité et d'image, une part significative de l'expérience humaine, individuelle et collective, comme ont  su le faire Neruda, Ritsos, Cavafy, Pasolini et d'autres, sans que la proximité qui s'en dégage soit signe de facilité, c'est ce dont témoigne, me semble-t-il, votre oeuvre, que je suis heureux d'avoir connue grâce à  la publication de "La Vie blanchit", livre bien diffusé dans les librairies de l'Est et j'espère aussi ailleurs ; je forme naturellement le vœu que votre oeuvre connaisse une audience toujours accrue.
il me semble aussi percevoir une certaine parenté de cœur avec les œuvres de Pirotte, Gilles Ortlieb, Goffette, William Cliff, parmi les contemporains de langue française, dans cette approche de ce que j'appellerai une "justesse de ton" visant à  restituer une vérité de l'être humain dans sa complexité.
Peu m'importe ici la réalité objective du message, son degré de complaisance ou d'indulgence. J'espère simplement en la vérité,  l'honnêteté, de ce lecteur que je ne connais pas car j'en ai bigrement besoin. Être rassuré, simplement, sur le fait que mes mots aient un écho pour quelques-uns
Appel P et W; ils viennent de regagner leurs pénates parisienne. W. me demande l'adresse de F. Il est question que Noces Noires soit réédité et il veut demander l'autorisation à F qui l'avait publié dans sa collection Le Colporteur. C'est pour moi un petit recueil magnifique et je me réjouis de sa nouvelle naissance.
Appelé H. son logement lui plaît (elle le trouve même trop grand.)
Dîner seul : pâtes/jambon puis un vieux Maigret. M.Bidochon dans ses chaussons.
Je peaufine le n°27, il y a toujours des choses que l'on a pas vue, des ajustements pour l'équilibre. Au courrier une lettre en provenance de Seattle. A l'Index a franchi l'atlantique ! J'appelle ML et H. tout semble aller. N. téléphone, ils rentreront tard ! 22h arrivée des deux cavaliers. N. a beaucoup de choses à racontrer Trev semble plus circonspect.
Différents échanges de courriels avec MB, un peu la famille ! Je dois lui sembler un peu casse-burnes avec mes états d'âme. Mais c'est l'une des rares personnes avec qui je puis parler ainsi, exception faite de mes vieux potes qui ne sont guère nombreux et comme j'aurais pu (et voulu) continuer de le faire avec JP. elle comprendra si elle lit ces lignes.
31 - Maux de tête persistants depuis deux jours. Rien n'y fait ! En début d'après-midi H., en larmes au téléphone. La voici seule chez elle, dans une ville qu'elle découvre à peine. Deux heures plus tard tout est rentré dans l'ordre, elle fait son "petit ménage", prend ses marques.
Je regarde L'homme tranquille. ML rentre. Nous allons au MUMA puis avec N. et Trev nous nous rendons à l'inauguration du Petit Saint Pierre la nouvelle crêperie de M et J près de la plage.
JCM m'envoie la lettre circulaire qu'il a adressé à tous les participants du "Cahier Soupault" J'espère que ceux-ci, ses amis, seront au rendez-vous...

Aucun commentaire: