mercredi 3 juin 2015

Nouvelles de Juin 2015

Pour commencer de la meilleure des manières ce nouveau mois, voici quelques lectures possibles. En premier lieu, une anthologie personnelle que les éditions Fédérop consacre à Gabriel Okoundji. Outre que ce soit une excellente idée, cette somme importante consacre s'il en était besoin, la place que tient aujourd'hui Gabriel dans le paysage poétique francophone, ce qui disons-le tout net, me réjouis. Puis vient un roman "Les Clous de la croix" de Nikos Nikolaïdis, traduit par Alexandre Zotos et enfin, un récit de Jean Loup Trassard : "Neige sur la forge" Trassard, c'est toujours un événement. Il y a dans cette écriture quelque chose de magique, de nutritif voire de roboratif et malheureuseusement aussi un rien d'une Littérature perdue, en train de se perdre dans le marigot du prêt à écrire comme on dit le prêt à penser. Mais sans doute l'un est-il le conséquence de l'autre. 
     Je ne résiste pas à reporter in estenso l'article de J.Garcin paru dans l'Observateur tant il est juste et tant il pose - aussi - La (malheureusement) bonne question


Voici un récit magnifique et parfaitement inactuel. L’émotion qu’on éprouve à le lire doit beaucoup à la beauté ferrugineuse de sa prose, à la grandeur du modeste personnage qu’elle célèbre, mais aussi à la lumière crépusculaire qui nimbe cette publication.
Qui, en effet, osera encore écrire, avec de merveilleux pleins et déliés, de telles odes? Et combien de temps aura-t-on le cran de publier des livres pareils, sans intrigue, sans saletés, sans complaisance, et où l’auteur, sans trop d’illusions, apostrophe à chaque page les derniers vrais lecteurs?
Dans « Neige sur la forge » (Gallimard, 14 euros), Jean-Loup Trassard, le Mayennais universel, le mémorialiste des paysans, des taupiers, des tailleurs de haies, des outils à main, des ruisseaux de bocage, fait le portrait d’un vieux forgeron, Alexandre Houssais, qui s’est confié à lui avant de disparaître.
En 144 pages, où défile le XXe siècle, qui a vu le tracteur succéder au cheval de trait et la charrue se mécaniser, il n’est question que du feu où le fer rougeoie, du son clair de l’enclume, de l’eau qui feule sous la trempe, du parfum âcre de la corne brûlée, de la magique terre de meule et des verbes initiatiques du métier : frapper à devant, contreforger, étamper, surcouer...
On a compris que, en soudant à chaud les mots et les choses sous l’égide d’Héphaïstos, Jean-Loup Trassard forge, à l’ancienne, une littérature promise au silence et menacée d’extinction, comme les bruits du marteau sur l’enclume et du sabot sur le bitume. Son abrégé de ferrure est, d’abord, un traité d’écriture.
Jérôme Garcin
Paru dans "l'Obs" du 28 mai 2015. 

Pour continuer au chapitre des lecture, signalons aussi la Correspondance Morand/Nimier même si mon goût pour le premier nommé est plus que relatif car si "Venise" ou encore "Hécate et ces chiens" sont de ma bibliothèque, le styliste n'excuse pas à mes yeux le vichyste. Toutefois cette correspondance est intéressante en soi  
A signaler également le second tome de la correspondance Chardonne/Morand. Décevant rapport qualité/prix. Décevant tout court !

05 - H. valide sont année !
06 - Impossible d'entrer sur ma boite courriel !
10 au 25 - Montpellier puis Crozon. Reçu par les Amis de l'Humanité à Montpellier, je retrouve Stephen et fait la connaissance de son épouse. Trois jours agréables. A mon arrivée à la gare, fais la connaissance fortuite de Mickaël Gluck qui est en compagnie de Jean-Luc (mon mentor pour l'occasion) le hasard fait parfois (bien) les choses. Retour le 12 croyant trouver le Laude mais le livreur a fait faux-bond (remis au 29) 13 Départ pour la presqu'île avec ML. Huit jours de soleil et de découverte même si les premières rando ne sont pas du goût de mes jambes.  J'ai emmené mon ordinateur pour une fois, travaille sur (et avec) les personnages de Navaja. Je ne sais pas ce que cela donnera mais ça avance et ça... m'amuse. Quelques poèmes aussi comme souvent quand je bouge. A croire que pour moi la poésie est devenue une écriture de mouvement. Retour à Rennes le 19. Déjeuner avec les Bourlès les 23 à Pont-Réan, beau et bon moment ! Nous reparlons de sa maison à suivre !
29 - il est paru et j'en suis heureux ! 
 Bien sûr, désillusion pour l'instant, en ce qui concerne "l'engagement" de ceux qui se disent "amis d'André Laude" à longueur de réseaux sociaux, à l'exception de quelques individualités s'entend... mais je devrais être coutumier du fait ! Qu'importe François et moi avons fait ce qui nous semblait devoir être faire en cette année du 25iéme anniversaire de la mort d'André. Sûr que s'il nous voit de quelque part il doit sourire en murmurant "les cons ! ils n'ont pas encore compris, ils continuent à se battre, se débattre..." (ou un truc approchant) et tout en disant cela une petite émotion dans la voix ou sur le bord de l’œil, à l'abri des lunettes... A moins qu'il ne boive simplement un verre à notre santé commune (qui sait !) ... 

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