lundi 2 septembre 2013

Nouvelles de Septembre 2013


Pourquoi tant de livres
 Où l'on voit que la rentrée littéraire s'est toujours mal passée.  de Jérôme Garcin
«Les libraires ne vendent plus les livres. C'est la crise. Mais il y a autre chose aussi: le public ne s'intéresse plus aux livres. Il a trop pris l'habitude de ramasser d'autres plaisirs (...). Un romancier qui publie un livre n'a plus le sentiment qu'il a mis à l'eau un hameçon, mais qu'il y a jeté une pierre.» 
On pourrait croire ces phrases écrites aujourd'hui. Erreur. Elles datent du 4 septembre 1935 et ont paru dans «Marianne» - pas l'hebdo fondé par Jean-François Kahn, mais celui que dirigeait Emmanuel Berl. Et c'est Pierre Bost qui poussait alors ce cri d'alarme. Il accusait la TSF et les «journaux à images» d'avoir détourné les lecteurs des librairies et rendu l'écriture d'un roman aussi obsolète que la fabrique des crinolines.
Deux ans plus tard, en mai 1937, cette fois dans «Vendredi», le même Pierre Bost se lamentait de ce que «les éditeurs continuent à surproduire quand les lecteurs persistent à sous-consommer». Alors que paraissent 555 nouveaux romans, on en conclura que ce journaliste avait le nez creux et que les lamentations du milieu - c'est la crise, on ne lit plus, rien ne sert d'écrire - remontent à la République d'Albert Lebrun. Cela rendrait presque philosophe. Le brillant recueil où figurent ces deux articles s'intitule «Flots d'encre et flots de miel» (La Thébaïde, 20 euros). 
Visionnaire, Pierre Bost (1901-1975), qui était écrivain (d'un de ses romans, Bertrand Tavernier a tiré «Un dimanche à la campagne») et scénariste (pour Autant-Lara), expliquait aussi comment le succès du roman policier ne cesserait de croître, pourquoi les femmes lisent plus de romans que les hommes et qu'être candidat au prix Goncourt, c'est aussi bête que de l'être à la tuberculose.
En prime, dans ce volume, deux éloges magnifiques et bouleversants de son ami de jeunesse, le héros Jean Prévost, qui, en 1944, au pied du Vercors, venait de mourir «tout gonflé encore d'avenir».

02 - H. a dix-sept aujourd'hui !
Après la parution du recueil de Jaime Rocha chez Al Manar. La parution à venir de l'ami Jean-Claude aux éditions du Cherche Midi, voici en ce début septembre un troisième petit bijou : 'Passage avec les voix" de Patricia Catex Menier. Il est des automnes qui commencent sous les meilleurs auspices.

Dans dix jours : Nancy ! J'en suis heureux. R.N. me propose une émission de radio autour de mes petits caïrns des mots. "Nous parlerons de tes autres activités ... mais surtout de poésie" l'intention est louable. Mais pour moi, c'est "l'ensemble" qui est essentiel. J'aimerai que la poésie et le travail de prose soit, en définitif, liés. Il me semble que c'est d'ailleurs de plus en plus le cas. L'un et l'autre se soutenant au travers  des thèmes, des récurrences qui s'y développent, s'y expriment. D'année en année, de petits livres en maigres opus il me semble que cela s'affirme mais bien sûr seuls les lecteurs peuvent le dire.
Heureux d'avoir achevé la relecture de Les Liens du SangS. Je crois qu'après trois reprises des textes, le tout est à présent cohérent. Je les ai dédiés (ces textes) à JMM et à la mémoire de Marcel Béalu (encore un écrivain très injustement oublié)
03 - Le rythme dit "normal" a repris hier, rentrée pour H. et J. donc, pour voie de conséquence, pour moi aussi.
O. me téléphone, enfin, pour me dire ce que je savais jamais, à savoir que le livre ne sera pas prêt pour Le Livre sur la place. Il m'annonce les épreuves pour "dans deux jours", à vérifier. Je lui dis mon embarras, ma gêne de me rendre là-bas alors que le livre, annoncé dans le programme, n'y sera pas. Cela n'a pas l'heur de le préoccuper... Après, l'éditeur s'est lui ! Et puis cela me fera le plus grand bien ces quelques jours avec JMM. WL et FS. qui annonce sa présence sur Face de bouc, voilà un jeune auteur qui à de la ressource et de ... l'à-propos.
N. au téléphone, me dit dit que la pression monte à l'avant-veille de son oral, mais qu'elle a hâte de se retrouver à la maison. Elle est par ailleurs bouleversée par la mort, à 24 ans, d'un de ses amis dans un "accident de travail".  

05 - Le livre de JCP vient de sortir en librairie, il faut impérativement le lire. Tout l'univers de Pirotte y est en plus déchirant encore. Je suis démuni envers ce que peuvent traverser les gens pour qui j'ai de la tendresse, de l'affection ; et bizarrement quand il s'agit d'amis écrivains je ne sais pas le leur écrire. Si "on ne fait pas de Littérature avec de bons sentiments" écrit-on jamais sur le malheur, la douleur "vraie" où l'écriture met-elle à distance ? Comme si les mots, leurs sens, n'étaient jamais tout à fait en eux-mêmes. L'écriture est un travail de démuni.
N. a passé sa thèse cet après-midi. Je n'ai pas cessé de penser à elle. Heureusement un emploi du temps serré m'a évité le "trop-plein" ML qui l'a eue au téléphone me dit qu'elle est assez satisfaite, ce qui laisse entrevoir du positif, N. est en général assez bonne juge de son propre travail. Et puis ses "auditants" lui ont reparlé de son projet de thèse de doctorat (qui serait avancée dans le temps) alors... Mais attendons la fin septembre pour en avoir le coeur net !
06 - Journée d'appel pour H. aujourd'hui.
Week-end festif qui ne le fut pas tant que cela, où l'on se rend compte que tout fini par remonter ... Quoi qu'il en soit, où l'on s'aperçoit également de la chance qu'on a.
Appel de H. l'invite de nouveau à venir cela lui ferait du bien !
Syrie en trois points : De l'impuissance des états-unis
          De l'inexistence de l'Europe Politique (elle reste et demeure un conglomérat de la truanderie financière).
                 De la suprématie des dictateur (qui n'ont rien à demander à qui que ce soit
le monde : drame entropique !  
 
Les amis sont au rendez-vous de l'automne. Michel Baglin nous dit Le Présent qui s'absente
"On me dit que la poésie n'est qu'affaire
     de langage
Mais je sais bien moi que le chant 
     des hommes
est un sang qui revigore le mien

Qu'il m'aide à mieux embrasser le paysage
     à sentir plus fort, à voir plus grand
et que le moindre poème m'aura donné
    du large"
Ivrognes ! Pourquoi pas. Mais écrivains sûrement 


09 -Conversation téléphonique avec Roberto
12 au 15 - Nancy pour un livre qui n'y était pas ! (beau titre au demeurant) mais aussi pour, comme à chaque fois que je m'y retrouve, le plaisir de me retrouver dans cette magnifique ville (en son centre au moins) et la joie d'y retrouver les copains; cette année plus encore qu'à l'habitude.
Le 12, je retrouve JMM gare de l'Est (même train) puis sur le seuil du même l'hôtel qui s'avérera ne pas être le bon. Bonheur finalement car le nôtre représente, une fois trouvé, une qualité : son calme. OB n'est pas là quand nous "débarquons", problème de stand ! Nous sommes grands et connaissons les lieux. Après un dépôt de bagages express, direction la place des carrières où in extremis nous nous faisons remettre nos passes. Puis après avoir retrouvé OB en route pour Le bon roi Stanislas pour un dîner sympa. Pas de livre, excuse, et discussion autour de "Je te vois..." qu'O, sans doute un peu navré de sa procrastination, se dit prêt à examiner. Les photo, lui dis-je, ne sont pas un problème puisqu'en noir et blanc, elles sont au même coût qu'une page texte. Il en en convient. Coucher de notable de province à 23h, juste après le café.
Vendredi, début des hostilités. "Escarmouche" serait plus juste... et encore... Arrivées de Fabien, Pascal et Jack. L'équipe Dragonne se retrouve avec plaisir mais cela ne fait guère progresser le chiffre de vente. Les gens passent en flux soutenu. Certains regardent les livres, les trouvent beaux (ce qu'ils sont) parlent avec nous puis... repartent. Leur pouvoir d'achat comme mon moral en berne. Heureusement quelques propositions de rencontres-lectures, à Strasbourg, Paris où Bernard Fournier m'invite à un de ses Mercredi de la poésie. Il me demande qui pourrait m'y "présenter"? Je pense immédiatement à Werner, il note, encore faudrait-il que je lui demande. Et enfin une invitation en Belgique, par l'entremise de la revue Traversees, Patrice Breno, qui me demande également une collaboration. Toutes ces propositions pour 2014, même si elles demandent à être confirmées, mettent un peu de baume sur l'apathie générale (et la mienne en particulier)... Reste à voir si elles se concrétiseront. Déjeuner au Bon Roi Stan avec JMM, Fabien Sanchez et Alain Hélissen, revu avec plaisir, qui se joint à nous pour l'occasion.
Constate un peu par hasard que : De la vie lente est épuisée. Qu'il reste en tout et pour tout six exemplaires de L'homme de peu. Et apprends également par la bande que la situation est identique, épuisement, pour Prorata Temporis une question, idiote, me vient alors à l'esprit : Où sont passés mes droits d'auteur ?
Repas du soir à L'excelsoir, puis un pot avec Fab. JMM, Pascal et Jack. Avec ce dernier, nous parlons d'Oujda qu'il connait bien.
Samedi, heureusement, nous fait oublier la journée précédente sur le plan des ventes. Le public n'est pas le même ! Rencontre très sympathique avec L.P.Dalembert. Echange avec Alexandre Chemetoff qui passe sur le stand. JMM est estomaqué quand il apprend le nom de notre interlocuteur. Moments sympa avec Joël Egloff, sa femme et leur fils Léo. Suis vraiment heureux de le revoir ! Petite fragrance nostalgiques des rencontres du Livre à dire.
Déjeuner  à La petite Venise rue des Maréchaux au côté de Piccouli avec, toujours, Fab et JMM
15 - Remontée vers la Normandie avec finalement le sentiment que cela s'est plutôt bien passé et une impression d'avoir décompressé, d'avoir été accueilli. Et puis ce plaisir, finalement, d'avoir été pendant quelques jours : un écrivain perçu comme tel. Dans les trains du retour des rencontres aussi, qui furent d'agréables moments. Un artiste qui travaillait au Musée de Sèvres et une professeur de Littérature anglaise d'origine écossaise avec qui nous avons parlé de façon fort agréable. Le voyage ne m'en sembla que d'autant plus court ! D'autant que j'avais pu sauter dans un intercité de début d'après-midi à St Lazare. Ah ! J'oubliais le chauffeur de taxi, avec qui nous reparlâmes d'Oujda. Il était né dans une ville de l'autre côté de la frontière, en Algérie. La boucle était ainsi bouclée.
16 - Vu Le Majordome avec ML, soirée ciné rien de plus.
17 - Envoyé ce jour Je vous regarde... à La Dragonne, suite à notre conversation de jeudi dernier. Suis assez curieux de voir comment vont se dérouler les choses concernant cet ensemble. Il y aura-t-il deux titres nouveaux au Livre sur la place 2014 ?
14 heures : Je reçois le n°24 de la revue, c'est toujours une émotion ! Futile sans doute par les temps qui courent, mais une émotion quand même. Adressé également sur la demande de P. Breno, un poème (la nuit) et Légende à la revue Traversées
Je rentre de Nancy et une fois encore je constate que l'un est jamais tout à fait informé. Passé trois jours ou presque avec O. qui a simplement oublié de me dire que Michel Vuillermoz venait au Havre lire Je ne suis pas mort d'André de Richaud (avec l'aimable autorisation des éditions La Dragonne - ajoute le document informatif) comme quoi...
19 - Au courrier, ce midi, deux livres ! L'un du photographie Jean Pol Stercq, l'autre du frangin Werner Lambersy ; le famille !
22 - Mort d'Alvaro Mutis !
25/29 - Lisbonne ! De la ville se dégage un charme qui fait qu'après la première journée on se glisse dans ses rues comme on le fait dans un vieux vêtements un peu usé. Un que l'on porte toujours avec une certaine élégance et beaucoup de décontraction ; que l'on aime pour ce qu'il est et parce qu'il nous ressemble.
30 - N. est repartie pour la Tunisie ce matin. Retour vers la mi-octobre.
L’œuvre de Guillaume Apollinaire tombe aujourd'hui dans le domaine public .


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