dimanche 2 novembre 2014

Nouvelles de Novembre 14

En ce début de novembre, je tiens à signaler cette anthologie de la poésie turque contemporaine de Jacques Basse préfacée par Claire Lajus . Outre qu'elle nous fait entrer dans une géographie ignorée ou du moins méconnue de beaucoup, elle est, après Visages de poésie (6 volumes), Xavier Grall parmi les siens et Poètes en Méditerranée, le dernier opus paru de cet infatigable passeur; de ce curieux de poésie qui sans bruit, mais avec rigueur, travaille à promouvoir le poème et les poètes. N'hésitez à aller visiter son site, à commander auprès de lui ces travaux anthologiques qui mêlent la
qualité à l'originalité. 
03 - Il est arrivé par la poste ce matin. Sobre, élégant, c'est aussi le premier titre d'une collection de Littérature générale lancée par les éditions Le vent se lève C'est pour moi très émouvant d'inaugurer pareille aventure. J'espère que le contenu sera jugé à l'égal du contenant.
C'est un jour de parution et je suis en excellente compagnie puisque vient de paraître "Clameurs de Jour" de l'ami Chatard, ce poète au long-cour qui pérégrine entre les mots depuis plus de 30 recueils de poèmes et de nouvelles fantastiques, mais qui est également critique et « revuiste » (Le puits de l’Ermite et de Soleil des loups). Bourlingueur devant - et derrière - l'éternel, ses poèmes ont aussi voyagé parmi les hommes et leurs langues (allemand, anglais, arabe, espagnol, portugais, polonais, roumain). On a dit de sa poésie :« Poésie vraie, poésie écrite par un homme sincère qui nous fait partager les secrets d’une réalité dansant sur la fine crête du jeu et du drame — du rire et des larmes. »
Jean-Claude A. Coiffard - "Lire Chatard est un bonheur. Je dis "Chatard" comme on dit "Rimbaud"." (Béatrice Libert - "C'est en tout cas une belle langue musicale, un vers travaillé qui donne à voir au-delà du bastingage."(Michel Baglin) - "Portée par un souffle constant, par une écriture nourrie d'images, la poésie de Jean Chatard demeure celle d'un homme qui appréhende l'univers avec lucidité et générosité..." (Max Alhau) - "Quelle maîtrise chez ce "bourlingueur de mots" (Chenot), qu'il soit dans le sillage de Cendrars ou d'un Rimbaud. (André Doms)
Et puisque je ne peux pas m'arrêter en si bon chemin parlons aussi du nouveau livre de l'ami Joël aux éditions Lanskine et de l'exposition de Sergi Labatut 

05 - Ce matin N. nous sort du lit. Elle est heureuse ! Elle a trouvé un job dans un programme de recherche. Il y a des nouvelles qui font du bien à entendre même tôt le matin. Sans doute ne sera-t-elle pas avec nous ce Noël, ML me dit : "On ne la verra sans doute pas beaucoup (à l'avenir)". Que répondre à cette évidence qui nous fait plaisir (son avenir lui appartient) et nous attriste (un peu) elle sera loin de vous. Envoi une information à tous mes contacts concernant la sortie de La douceur du Sang pas d'illusion sur le degré de réceptivité de la plupart d'entre eux mais peut-être quelques amis, quelques lecteurs franchiront le pas. J'aimerais bien que ce beau petit livre ait un écho suffisant pour encourager CHP dans son entreprise d'éditions.
G.G. m'apprend qu'un ouvrage paru en 2003 porte le même titre que le mien. Je l'ignorai. Il me dit aussi qu'il rentre sur Le Havre ce qui me fait fort plaisir !
Suite à mes envois groupés, je reçois un courriel de MC : Bonsoir J Claude, et bravo pour ce nouveau né ! Concomitance non voulue,  je t'ai adressé un courrier ce matin qui pourrait te faire croire au contraire. Il n'en est strictement rien !!! Je te laisse découvrir. Amicalement,  Message qui me laisse plein de surprise et d'incrédulité, le sens m'en étant - a priori - nébuleux... J'en ai l'explication ce soir en rentrant. Dans la boite, une enveloppe.
C'est la rentrée littéraire pour Michel aussi. Des astres noirs vient de sortir chez Editinter. MC poursuit son travail de poète géographe et exigeant, de Géoglyphologue. Une écriture personnelle, comme une cartographie qui se ferait alphabétique, Cette écriture est un voyage, une cosmogonie faite de mots noirs et de respirations 
Glèbe _
l'étoile s'ébruite du premier mot
C'est une poésie où l’œil du lecteur entend la musique, se fait sonore et sonorité... 
   Quelques heures passées avec Jeannot au Gros Theil. Nous avons envisagé de refaire un livre ensemble. Correspondances étant depuis longtemps introuvable. Un libraire de C. me contacte pour ne demander un texte pour PAG. Une soirée aura lieu autour de lui et de son livre (posthume) à paraître aux éditions Finitudes. Je suis très heureux de pouvoir y participer de cette façon, reste à écrire quelque chose qui tienne.
CHP m'appelle pour que je lui donne des noms de journalistes pour le Service de Presse du livre. J'en connais peu pour ne pas dire : "pas". C'est là que je me rends compte de mon déficit d'entre-gents.
 Sinon en prévision une série de lectures en région toulousaine courant Janvier. Reste à en définir les modalités
La mort de Manitas de la Plata me touche, retour à l'enfance une fois encore.
07 - Impatient d'avoir des nouvelles de J. afin de savoir comment cela s'est passé, même si je ne doute pas qu'elle a été à la hauteur.
08/09 - Week-end calme, à la maison, ce n'est pas si courant. Travaille sur 'l'empreinte" de Gabriel, sur le texte que j'ai promis en hommage à PAG et sur le projet annoncé avec Jeannot. Je reproduis ici le premier poème du volume à venir. Une manière peut-être d'exorciser une certaine paresse que je sens poindre :
Parfois le mot rouge
quand aucun autre ne vient.
Souvent
plein de paroles
pour cacher le mot rouge ;
et à côté, le poème
qui fuit
comme apeuré,
effrayé de lui-même
et des mots qui l'enseigne,
affolé par tout ce silence
qui l'habite.

09/11/2014
il ne me reste plus qu'à attendre le retour de Jeannot. Dix-sept ans après Correspondances, un retour aux sources ou une continuation ? Je ne sais ! Mais une belle amitié à coup sûr.. Je reproduis ici le premier poème que j'avais écrit à l'époque. Poème qui était aussi un clin d’œil à Louis Aragon et à ses Poèmes de Hollande.

Me voici arrivé en pays étranger.
Inutile à moi-même ;
jeté comme une poignée d'orties,
myosotis que l'on oubliera.
Une femme, déjà, se penche puis s'éloigne.

Je viens de loin par mon aïeul
et de l'ombre par une faille de hasard,
alors que m'importe les cadastres.
Je suis de là où rien ne pousse.                            Dix ans entre ces deux poèmes, et toujours pas de réponse sur ce qui fait 
D'un endroit déserté par les îles.                         courir Charly. Sur ce besoin de faire courir la plume qui ne m'a jamais
                                                                                    quitté, abandonné. Alors même que le temps est venu où je puis  main-                                                                                           tenant regarder le chemin, les petits livres qui s'y sont égarés
Pourtant, il y a l'horizon,
les lisières, quant au soir, je marche
tel un homme fier de ses semailles

mais qui cache dans le sillon froid du thorax
ce pays où il reste étranger ;
dont il est la frontière.
11 - L'armistice ! Quel armistice les poilus n'y sont plus ? Et puis il y aurait tellement d'armistices de tous poils à signer aujourd'hui à travers le monde que s'en est décourageant. Nous m'apprenons rien ! les mêmes machinations, motivations (qui n'en sont pas) nous meuvent. C'est à désespérer ! Alors promenade sur le front de mer (pour changer de front) avec des amis. Rien de plus, rien de moins. Penser à autre chose sous un ciel bas et lourd comme un couvercle.
 Parution de la revue en ligne Paysages d'écrits. Je la trouve fort agréable ! Ses animateurs que je n'ai jamais rencontrés, me semblent, sans bruit, donner corps à quelque chose qui leur ressemble; un espace qui a une âme (si je puis dire). Bien sûr, ces aventures en ligne, nuisent un peu, je le pense, aux bonnes vieilles revues papier. Mais il est juste de saluer quelque chose de bien lorsque cette chose existe. 
   Une autre de mes craintes concernant ces équipées déréalisées (pas d'investissement) c'est que cette liberté qui naît du manque de risque (financier entre autres) n'ouvre toutes grandes les portes à n'importe quoi, sinon à n'importe qui... Si la poésie est à tout le monde, devrait l'être du moins, n'est pas, par contre, poète qui veut. Il serait bon de temps à autres de le rappeler à certains pissent-copies qui sont, souvent, de surcroît, des pissent-froid doublés, parfois, de pissent-vinaigre. Je l'ai souvent appris et le réapprends encore régulièrement à mes dépens et à ceux de A L'Index. Force est d'admettre néanmoins que d'invisible la poésie tend aujourd'hui à se dématérialiser; le sens du progrès sans doute... mais de quel "progrès" parle-t-on? Je reste, pour ma part, bien que reconnaissant les qualités - et y participant quand elles veulent bien m’accueillir - de certaines de ces revues impalpables, attaché à la revue papier. Difficile, risquée parce que nécessitant une "mise de fonds" mais au combien importante me semble-t-il pour conserver traces... 
15 - Jeannot m'envoie son premier texte. Il me dit aussi avoir trouvé les nouvelles de "La douceur du sang "enthousiasmantes et qu'il fera un papier.
16 - Travail autour du manuscrit de Chiara mais également autour du numéro 29 de la revue.
A.K. m'envoie quelques propositions de couvertures, deux retiennent mon attention pour des raisons.
différentes. ML en préfère une des deux. Attendons la suite !
20 - Premier écho concernant "La douceur du sang"  espérons qu'il en appellera d'autres. Le n°27 de la revue arrive demain.
Il est arrivé ! Le n°27 de la revue A L'Index. Dernier numéro de l'année 2014, il clôt quinze années d'existence de la revue. Même si la fragilité est toujours là, cette aventure est belle et la fidélité de ceux qui la soutiennent me fait chaud. Un merci particulier à C. (elle se reconnaîtra) qui, tout au long de ces années, m'a accompagné, aidé et soutenu (quand le moral n'y était pas) tant sur les rencontres du Livre à Dire (1997/2012) que sur la revue (depuis 1999). Merci également à Anne-Marie et Michelle (elles se reconnaîtront aussi)  pour leur soutien attentif et leur amitié.  Un remerciement tout particulier à Robert Dadillon pour sa gentillesse et son professionnalisme qui me permettent aujourd'hui de continuer. Enfin une pensée toute particulière pour l'ami Michel Héroult qui imprima les 20 premiers numéros avant de nous quitter pour l'envers du miroir. Sans oublier, bien sûr, les lecteurs, abonnés fidèles, sans qui nous ne pourront poursuivre coûte que coûte.
     Rentre de Belgique, fatigué mais heureux de ces moments passés avec J.
Il va falloir achever tout ce que est resté en état de commencement à présent. Cela n'est pas une mince affaire quand on ne sait par où commencer. Envoyer le n°27 aux abonnés, reprendre Les yeux de Lola, se mettre à la préface que me demande M.C. sans être sûr de parvenir à faire quelque chose de correct... Achever mon compte-rendu and so one.
Les premiers retours de lecture concernant La douceur du sang me font plaisir. Les premières notules arrivent aussi concernant La vie blanchit. J'en retranscris une en ses pages afin de garder trace :

Jean-Claude Tardif : « La vie blanchit »

Ce recueil s'ouvre sur un ensemble de poèmes regroupés sous le titre : « Autour de Perros ». L'on aurait pu voir là un clin d' oeil à Georges Perros, le célèbre poète de Douarnenez. Il n'en est rien puisqu'il s'agit ici de Perros-Guirec, lieu magique ouvert sur de petits paradis maritimes tels l'île de Bréhat. C'est donc en Bretagne mais ailleurs aussi que Tardif à choisi de nous entraîner à la découverte de personnages uniques qui lui sont familiers ou qu'il découvre au fil de ses promenades tels Yann le céramiste, un vieux couple de nonagénaires ou un pêcheur breton. Plus loin l'ombre de Mallarmé plane à Besançon, à Canisy c'est le fantôme de Follain et à Saint-Cirq-Lapopie celui d'André Breton. Parfois pointe un brin de nostalgie avec la voix du père disparu ou celle du grand-père contant sa Castille natale. Et puis il y a l'évocation des bars et des cafés, le bar de l'Escadrille, le café du Mont-Salut, ces lieux de passage et de rencontres de hasard : «Où sont passés ceux qui buvaient ici? Qu'est devenu celui qui les servait?». Mais l'auteur sait contenir ses émotions en demeurant sobre. Il sait «qu'il faut se méfier des mots» et que «parfois les mots dorment longtemps» lorsque «le silence tient table ouverte». Tardif sait se faire discret pour construire un univers où le réel et l'imaginaire se livrent à des joutes de séduction réciproque. Où qu'il se trouve , on a l'impression que Tardif est partout chez lui : c'est un guide attentif et discret par la grâce d'une écriture dense et fruitée.
(Jean-Claude Tardif : La vie blanchit (La Dragonne éd., 2014), 96 pages, 15 euros -
8,rue d'auvergne - 54000 Nancy ou editionsladragonne@wanadoo.fr)

      29/30 - J et H sont là ! Samedi, signature de G.V. chez Dombre ! Puis, moment partagé avec M. avant de rejoindre tout le monde au Petit Saint Pierre. Dimanche cimetière Ste Marie. Ah les beaux dimanches de novembre dans les lieux surpeuplés !



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